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Critique de Blok


Blok
25 décembre 2020
Ce livre a suscité des critiques remarquables. J'y ajoute ma petite pierre.
Je donne la note de 3 parce que ce livre est très réussi
Et je donne la même note parce qu'il est très réussi
Je m'explique : ce livre construit un univers cohérent, totalement différent du notre bâti sur des concepts originaux. A ce titre, il mériterait la note 5
Mais sa réussite a ses limites. L'univers en question et les concepts sur lesquels il est fondé sont tellement étrangers que pour ma part, je suis incapable d'y entrer, de ressentir une quelconque empathie pour ses personnages.
Et malgré plusieurs tentatives, je n'ai jamais pu dépasser la page 200; j'ai quand même fait un saut jusqu'à la page 400 (ATTENTION SPOILER!) où l'on connait enfin le crime de Mycroft. Déception: ce n'est pas un crime inconcevable contre les règles de la société, non, tout simplement Mycroft, c'est Hannibal lecter (sans l'agent Sterling)

J'ai conscience qu'il est paradoxal de reprocher à un livre un excès d'originalité.
Mais en définitive, je n'aime pas ce livre, je trouve la société qu'il décrit horrible, elle peint en réalité une utopie dégénérée qui n'est pas sans rapport avec"Le meilleur des Mondes" (lui dystopie consciente bien sûr)
et pour cela j'aurais voulu lui mettre 1.
Alors j'ai fait la moyenne.
Sur la qualité du livre, je ferai quand même quelques réserves : il paraît que son univers est inspiré par le XVIIIeme siècle français.
L'auteur s'en fait une bien étrange image. Quelle idée d'appeler Voltaire le Patriarche, comme un quelconque gourou ! Voltaire en aurait bien ri, ou pleuré. Je sais qu'au XIX des gens qui ne l'avaient pas lu, ou mal, l'ont surnommé "Le Patriarche de Ferney," mais rien n'est plus étranger à l'homme qu'il était qu'un tel qualificatif. (Tiens, le bouquin a dû être écrit avant que les universités américaines décident que Voltaire, mâle blanc cisgenre pas net sur la question du racisme, n'était pas fréquentable)
Et il ne suffit pas pour un auteur de s'adresser directement à son lecteur pour être Diderot. Les Anglais Fielding et Sterne (ce dernier avec une fulgurante modernité d'ailleurs), qui n'ont rien à voir avec les Lumières, le font aussi. C'est un procédé d'une époque où le roman naissant se cherchait.
Quant à l'emploi des "s longues", sans doute destiné à faire d'époque, il vient comme le proverbial cheveu sur la soupe

Autre chose : l'emploi de pronoms personnels "non genres" comme on dit, reflet d'une mode bien actuelle et discutable, est énervant, pour ne pas dire plus. J'espère de pas m'attirer les foudres du politiquement correct.
Et là je me rends compte qu'après avoir voulu faire équilibré et balancé, je suis en train d'ereinter le bouquin. Tant pis, je laisse comme ça, comme dit l'autre, "Quod scripsi, scripsi', comme le dirait l'Empereur MACON (des types sympa, les empereurs MACON, un peu dans le genre de Caligula)
Une question qui n'a rien à voir :je me suis demandé si le nom de Mycroft devait quelque chose au Frère Plus Futé de Sherlock ? Quelqu'un a une idée ?
Comme quoi ce livre est lourd d'interrogations philosophiques
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