AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Cancie


Guille, diminutif de Guillermo, est un petit garçon solitaire de 9 ans, très sensible. Il n'aime pas jouer au foot avec les autres garçons de l'école. Sa seule amie est sa voisine Nazia, petite fille pakistanaise. Après l'école, ils vont souvent chez lui, faire leurs devoirs ensemble. Un jour, la maîtresse, Mlle Sonia, demande à chacun des élèves de répondre à la question suivante : quand je serai grand, je veux être..., Guille affirme : "Moi, je voudrais être... Mary Poppins". Une fois les élèves sortis en récréation, l'institutrice le retient et discute un peu avec lui, tentant de savoir pourquoi un tel choix. Elle sent confusément que cet enfant a besoin d'aide et cache un secret. Elle sait qu'il vit seul avec son père, sa mère étant partie. Elle pense qu'une rencontre avec la psychologue scolaire pourrait lui être bénéfique, et après un entretien avec le père et son accord, l'institutrice et la psychologue Maria vont tenter de découvrir ce mystère que Guille, cet enfant fragile essaie de cacher sous une apparence tranquille et enjouée. Pourquoi Guille a-t-il tant besoin de ce pouvoir de Mary Poppins ?

Alejandro Palomas, auteur espagnol que je découvre m'a embarquée dans un roman original, plein de tendresse, de subtilités, de sensibilité. Impossible de ne pas s'attacher à ce jeune héros si fragile, si touchant, qui a su trouver sa force dans Mary Poppins, c'est à dire dans l'imaginaire. Quand tout va mal et qu'on a besoin d'aide, Mary Poppins n'a qu'un mot magique à dire pour tout changer, même si ce mot est très compliqué à dire : Supercalifragilisticexpialidocious ! Cette foi désarmante est vraiment bouleversante.

L'auteur donne à chaque chapitre le nom du personnage qui va prendre la parole. C'est ainsi que vont intervenir les pensées de Guille bien sûr, de Sonia l'institutrice et de Manuel Antùnes le père, mais surtout ensuite, en alternance celles de María la psychologue et de Guille. Chaque point de vue sur le quotidien du garçon et de son père permet de mieux saisir la difficulté qu'ils ont à vivre ensemble et comment l'un et l'autre vivent l'absence, pour l'un de sa mère et pour l'autre de sa femme.

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins est un roman qui, une fois commencé, ne peut être reposé, tant on est happé par l'histoire de cet enfant intelligent, oh combien émouvant, tellement fragile, mais tellement fort, si naïf et en même temps si mature. le père Manuel, quant à lui, bougon, blessé et dépassé est lié à son fils par un amour unique. Par chance, Sonia et Maria, ces deux femmes magnifiques ont compris très vite que ce père et ce fils souffraient anormalement et cachaient la face immergée de l'iceberg.

C'est avant tout un roman sur l'amour, le manque, le vide, le rêve, la puissance de l'imaginaire mais où le thème de la différence est également abordé de façon très sensible avec Guille, cet enfant mystérieux, pas ordinaire, que les autres fuient et avec son amie Nazia, pakistanaise dont les conditions de vie sont décrites de manière très fine et très sensible.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          15914



Ont apprécié cette critique (146)voir plus




{* *}