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Critique de Djolyen


Derrière les tons pastel, “Gloria” dénonce avec pudeur la violence et les mécanismes de l'inceste. Une première BD réussie avec laquelle l'autrice, la Bruxelloise Almudena Pano, fait tomber quelques tabous familiaux.

Le récit se découpe en trois chapitres. Leur lien: Gloria, une jeune assistante sociale. le jour, elle bosse dans un centre pour enfants. le soir, elle surfe sur internet, mange en famille ou sue dans une salle de kickboxing. Fauchée, elle se fait offrir ses verres par ses potes. Qui la prennent un peu de haut avec leurs "à quoi bon". Mais Gloria, elle sauve des vies. Elle accueille Angelo, schizophrène qui obéit à Odin et plante son crayon dans les gorges des copains. Elle couve Valentina et Greta, petites filles qui ont connu chez elles l'innommable.

Sur ces 224 pages à l'épaisse ligne claire s'étalent des aplats pastel : écarlate, jaune mimosa, rose, bleu layette et nuit, corail. Cette sobriété épouse admirablement la pudeur remarquable avec laquelle l'inceste est abordé. Tout en suggestions et ellipses. Des mains. Un dessin d'enfant. Un regard. Un pipi au lit. Un canapé. Rien ne heurte l'oeil dans “Gloria”. Mais la mise en scène de la banalité des gestes glace le sang. Comme quand un papa accompagne sa fille pour l'histoire du soir. Ce camaïeu pastel, qui induit un contraste entre douceur du dessin lié à l'enfance et dureté du récit imposé par le monde adulte, n'est brisé que par le vert pomme, qui accompagne les hallucinations, les écrans, les drogues.

Au final, "Gloria", le livre, fait comme Gloria, le personnage: il envoie un gros kick dans l'ordre établi.
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