Gloria

Club N°51 : BD non sélectionnée
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Des dessins simples, épurés pour parler d'une travailleuse sociale, son quotidien, les enfants et les ados qu'elles accompagnent.

Morgan N.
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Des dessins simples, qui viennent en support de l'histoire de cette assistante sociale en lien avec les enfants.

Parfois un peu confus dans les liens et les transitions.

Mel
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Enorme coup de coeur !

Gloria travaille comme assistante sociale à « Il Game », un centre d'accueil pour mineurs victimes de violences, physiques et/ou psychologiques. La jeune femme se dévoue entièrement à son travail qui, financièrement, ne lui permet de gagner convenablement sa vie pour enfin quitter le domicile de ses parents. Mais peu importe pour Gloria. L'essentiel pour elle est d'apporter son aide à ces enfants et de les aider à se reconstruire. Au fil d'une narration à la première personne, nous découvrons le quotidien de Gloria et l'histoire de trois enfants qui l'ont marquée : Angelo, Valentina et Greta.

L'auteure de « Gloria », Almudena Pano, nous le comprenons dès la première page, a fait des études de graphisme et d'illustrations à l'Académie des Beaux Arts de Bruxelles. C'est ce qui a accroché mon regard en premier : des dessins à l'aspect naïf, très colorés, en rondeurs. Des dessins que j'ai adorés par leur esthétisme à la fois sobre et faussement léger, tout simple, qui apportent au récit une intensité particulière. Il fallait oser ce choix graphique pour nous parler de la souffrance des enfants, qu'il s'agisse de maladies mentales comme la schizophrénie d'Angelo ou plus particulièrement dans cet ouvrage, le sujet de l'inceste avec Valentina et Greta. Ce dernier thème n'est pas simple à traiter, en bande dessinée notamment, mais Almudena Pano y parvient très bien, avec pudeur, douceur et réalisme. A travers l'histoire des deux petites-filles et des personnages qui leur viennent en aide, on découvre les mécanismes de l'inceste, ce qui se met en place entre le bourreau et la victime. Sans tabou, on nous dévoile la psychologie de l'incesteur et ce qui se passe dans l'esprit de la victime. Certains propos peuvent choquer. C'est normal car ils sont réalistes et difficilement acceptables pour nous. Certaines scènes de violence, notamment avec Angelo, peuvent faire peur. C'est normal, la schizophrénie est une maladie effrayante, et comme toutes les maladies mentales, elle se vit dans la honte. Il s'agit malheureusement ici d'histoires vraies, ce qui rend cette narration encore plus puissante.
A travers ces histoires, c'est également la société et un système judiciaire qui sont remis en cause. Une société qui trouve que sous-payer des personnes qui sont parfois le seul espoir pour ces enfants est normal et une justice qui fait tout son possible pour que le doute profite à l'incesteur.

Alors arrive Gloria, jeune et dévouée, et « Gloria », c'est un cri au milieu du silence pour qu'enfin, enfin, les gens ne détournent plus les yeux face à la souffrance de ces jeunes qui portent en eux, en plus, le poids de la culpabilité. Gloria, et toutes ces personnes du « social », qui vivent leur métier avec empathie, comme une mission, sont souvent l'élément déclencheur qui va permettre à ces enfants de se lancer sur la voie de la reconstruction. Cet ouvrage leur donne la parole et toute la place qu'ils méritent.

Merci infiniment à Almudena Pano pour cet ouvrage qui m'a bouleversée et bien sûr à Babelio et aux éditions Rue de l'Echiquier pour me l'avoir fait découvrir.

#8mars Portrait de femme.

Gloria est jeune et belle. Elle fait du kickboxing et vit chez ses parents. Elle travaille dans le social, elle s'occupe d'enfants victimes de violences. C'est son récit à la première personne que l'on suit dans ce livre.

Almudena pano donne la parole à Gloria. Grâce à divers témoignages qu'elle a pu recueillir, elle raconte, par ce personnage attachant, trois situations. Il y a Angelo, jeune schizophrène qui obéit à des voix qu'il entend, et il y a Valentina et Greta qui ont été victimes d'inceste.

Cet album brise le silence. Il lève le voile avec pudeur sur des vies d'enfants brisées. Il met en valeur le travail de Gloria, pourtant si mal payée, qui lutte avec passion et obstination aux côtés de ces victimes et de leurs proches.

Le traitement graphique est ici essentiel. Des aplats de couleurs pastels, des personnages "jouets" parfois sans bouche, un trait épais, des choix forts qui permettent d'aborder ces sujets tabous. Si les mots n'épargnent rien, le dessin suggère dans une mise en scène du quotidien où le moindre geste se révèle et s'interprète a posteriori.

Comment ne pas être marqué par cette lecture ? La jeune autrice a su aborder ce tabou avec tact et puissance. "Gloria" est un livre important vers lequel je ne serais peut-être pas allé sans le prix orange BD.

👉 Il y a des histoires que je n'aurais jamais pensé vous présenter : soit parce que ça ne me plait pas graphiquement soit parce que la thématique « me fait peur ». Pour Gloria, c'est Aude de @ruedelechiquier qui m'a proposé de découvrir la BD d'Almudena Pano suite à un post de @fillefandebd. Si comme moi, vous n'osez pas lire une histoire aussi dure que celle-ci, il faut savoir se laisser porter par celles qui sont bien réalisées. Et je pense que Gloria mérite de la lumière pour sa force et son courage.

🔎 Ma critique express : j'ai aimé ❤
- le contraste du dessin avec le discours
- L'accompagnement de Gloria
- 3 histoires dans l'histoire
- Des cases passées sous silence

🔎 Pour ceux qui veulent en savoir plus :

👉 Après avoir vu un post sur les réseaux sociaux, Gloria raconte qu'elle aussi a eu des enfants, mais pas n'importe lesquels. Ces 3 enfants ce sont ceux qu'elle a accompagné pour les aider après avoir été victimes de violences physiques.

❤ Ce serait terrible pour moi de vous parler d'un coup de coeur, mais j'ai été vraiment troublée par cette lecture. Même des semaines après avoir rencontré Gloria, je me souviens de chaque histoire, chaque détail.

Le découpage est très bon avec 1 partie par enfant. Leur lien, c'est l'accompagnement de Gloria mais aussi leur passé. Cette assistante sociale, qui préfère avoir un métier qui a du sens, est une véritable accompagnante. Dans la BD : elle passe au second plan en laissant la place aux vrais personnages principaux : « ses » enfants.

🖌Graphiquement, c'est réussi : les traits ronds et très colorés créent un contraste dont je pourrais parler pendant des heures.

👉 Seriez-vous prêts à rencontrer Gloria ?

J'ai reçu Gloria dans le cadre d'une masse critique, et c'est une très belle découverte.
Cet ouvrage suit Gloria, une travailleuse sociale, à travers son travail avec certains enfants. On découvre alors précisément l'histoire de chaque enfant choisi, ce qui permet de mettre en lumière les sujets sensibles et encore tabous que sont la schizophrénie et l'inceste. On ne suit pas les enfants pendant très longtemps, et pourtant c'est assez pour s'attacher à eux et pour comprendre les difficultés qu'ils vivent.
Le sujet de l'inceste est plus poussé, on voit aussi l'impact sur la famille et les proches. J'ai aimé les explications psychologiques qui viennent nourrir la compréhension du sujet via un aspect plus théorique et scientifique. Je pense que ce livre fait un bon travail de sensibilisation, en ne mettant pas la faute sur les victimes et leurs proches qui souvent ne voient rien, mais bien sur la personne qui commet les faits. Et même sur cette dernière, des explications sont données, ce qui permet de mieux comprendre ce qui peut mener quelqu'un à commettre cela.
Cet ouvrage met aussi en lumière l'importance des travailleurs sociaux. Trop peu reconnus, ils vivent souvent dans des situations précaires alors que leur travail n'est pas des plus simples et peut parfois être dangereux. C'est un travail humain très demandeur et qui permet d'avoir des impacts positifs dans la vie de personnes en difficultés. le personnage de Gloria met cet aspect en avant et montre à quel point ce peut être un beau travail, que des personnes, souvent incomprises par leur entourage, exercent par passion.
Les illustrations sont simples, pas de superflus. Cela permet de vraiment se concentrer sur les faits. le choix des couleurs est intéressants, car c'est très joyeux, bien que les faits relatés ne le sont pas tant. Peut-être pour montrer que l'horreur peut se passer même dans des situations pas si horribles que ça ?
C'est une lecture rapide, mais je pense me replonger dedans pour mieux m'imprégner de ce qui est partager. J'apprécie aussi le fait que des ressources soient partagés à la fin afin d'approfondir le sujet.
C'est un bel ouvrage qui rend un très bel hommage à G., qui a inspiré le personnage de Gloria, et qui permet d'aborder de façon intelligente le sujet de l'inceste, encore bien mal compris.