AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JennParoledelibraire


Comme chaque tome de la série, j'ai mis un certain temps avant de lire ce tome (1 an après leurs achats pour les deux premiers) afin d'être sûre de mieux l'apprécier. Mais comment apprécier 500 pages de vent? Brisingr était plein de promesses, mais il m'a déçue très largement.
L'auteur souhaite développer la personnalité de ses personnages, seulement c'est quelque chose que l'on fait dès le début d‘une histoire pas au bout d‘un troisième roman. On ne concentre pas un livre entier sur ça au risque d'endormir son lecteur faute de réel action. Mais la question est: faut-il vraiment tenter d'approfondir la personnalité d'un personnage qui n'en a aucune? Eragon est l'exemple même de la cruche et du mouton qui suit tout le monde. Il est le dernier à se rendre compte des choses, à des remords dont il accable le lecteur à toutes les pages et n'a pas l'ombre de l'étoffe d'un héros à l'inverse de Murthag, très charismatique, très déchiré, en proie à la souffrance, mais dont on sait qu'au fond, il est bon et qu‘il souhaite s‘en sortir.
Plus de 300 pages de rien, ça fait beaucoup quand même. Autant dans le tome 2 chaque chapitre se vaut, autant là, c'est déprimant. Aucune réelle action avant la moitié du livre. Et encore! Un presque copié collé du combat de fin de tome 2. Qu'est-ce qu'il croit le blondinet? Qu'on peut changer en cinq minutes? Il est marrant lui! Mais ce qu'il est niais! Monsieur a des remords à tuer des gens! C'est pas comme ça qu'il va battre Galbatorix (d'ailleurs, ça m'étonnerais pas que ce soit Murthag qui le tue ça serait vachement plus drôle). D'ailleurs, pourquoi faire rabacher à son héros que tuer c'est mal et lui faire prendre du plaisir à tuer des soldats lors de la bataille en fin de tome? C'est totalement illogique! Autre élément illogique: il semblerait que l'auteur ne relise pas lui-même ce qu'il écrit. Pourquoi nous dire qu'un dragon ne peut pas vivre sans son dragonnier dans le premier tome, et nous livrer une Saphira imaginant se venger si Eragon vient à mourir? Quel véritable auteur pourrait faire une bourde pareille?
Brisingr aurait dû initialement clore la trilogie. Mais Christopher Paolini a décidé de faire un quatrième tome afin de pouvoir parler de tout ce qu'il y avait à dire. Cela aurait pu être une bonne idée, si il y avait quelque chose à dire. Pendant les trois quart du livre, le lecteur aura le droit à la description de la vie en camp de guerre, d'un pseudo voyage, et de nombreux combats trop décrits, mal ancrés et totalement inutiles. le seul intérêt du roman se tient dans les derniers 100 pages, où le lecteur pourra découvrir des révélations sur des éléments qu'il aura au préalable deviné deux tomes avant, sur des réactions fausses et assez pitoyables digne d'une série z. Mais aussi, une et une seule, révélation qui fait avancer l'histoire.
Paolini avait parler au lecteur d'une révélation concernant un troisième dragonnier dans Brisingr. Pendant tout le tome je n'ai attendu que ça, cette seule pensée, m'aidant à tenir lors des passages les plus affligeants. Quand je suis arrivée au dernier quart, il m'a fallu admettre que l'information était fausse. Chose très décevante puisque cela aurait pu donner un élément extrêmement intéressant!
On se demandera aussi pourquoi l'auteur traite aussi mal ses personnages les plus intéressants. Quel intérêt y a t-il à tuer Oromis et Glaedr de manière aussi indigne? Les deux mentors auraient pu jouer un rôle beaucoup plus important, et largement meilleur en restant à l'arrière.
Si Eragon pouvait avoir l'excuse d'être le premier roman de l'auteur, mais aussi le premier tome d'une trilogie, Brisingr lui n'en a aucune. Paolini nous offre pourtant un tome 2 excellent, presque parfait, aux révélations impressionnantes et aux batailles accrocheuses. En revenant en arrière après la lecture du tome 3 on se rend compte que la trilogie aurait pu s'achever de manière très satisfaisante. Malheureusement, le lecteur devra endurer le temps d'un autre tome, la mauvaise écriture d'un auteur qui se discrédite seul. Espérons néanmoins qu'il se rattrape avec ce tome quatre en oubliant les pseudos révélations de bas étages et en évitant de tenter d‘approfondir la personnalité de ses personnages. Manquerait plus qu'il décide d'en faire un cinquième.

Lien : https://parole2libraire.word..
Commenter  J’apprécie          301



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}