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Critique de Galadriel


Après de longues années d'attente, voici enfin le nouveau tome de l'Héritage... Mais est-il à la hauteur de nos espérances, qui pouvaient être grandes, de par la fin de l'Ainé et cette attente quasi interminable ? Nous retrouvons donc Eragon, Roran et Saphira à proximité de Helgrind, montagne près de laquelle se trouve le domaine des redoutables Ra'Zacs, qui retiennent en otage Katrina, la fiancée de Roran. Après un sauvetage risqué, Roran, Katrina et Saphira rentrent au camp des Vardens, tandis qu'Eragon scelle le sort de Sloan, le père de la captive, en l'envoyant chez les elfes. Ramené par la princesse de ce peuple, Arya, au camp des Vardens, le jeune homme apprend qu'il doit assister à l'élection du nouveau roi des Nains, dont le résultat pourrait bien déterminer le sort de toute l'Alagaësia. Et, comme si cela ne suffisait pas, le jeune Dragonnier doit se trouver une épée et perfectionner son entraînement, car l'heure de son affrontement avec Galbatorix se rapproche inexorablement...

Comme l'a annoncé Paolini peu de temps avant sa sortie, Brisingr prépare l'arrivée de l'Héritage, quatrième et dernier tome du cycle. C'est donc à la préparation de la guerre, à l'échelon politique aussi bien que militaire, à laquelle on assiste : quelques escarmouches par ci par là, mais rien de bien folichon pour ceux qui aiment les scènes épiques à répétition. Il s'agit là de montrer les forces de l'un et de l'autre camp, de développer la psychologie des personnages, notamment celle d'Eragon, qui ne peut s'empêcher de douter.

Effectivement, Brisingr privilégie l'évolution psychologique du jeune homme, obnubilé par la révélation de Murtagh sur sa parenté avec Morzan le Parjure, sur ce doute persistant car il craint de ne jamais être prêt pour combattre Galbatorix et abolir la tyrannie, poids qui pèse bien lourd sur ses jeunes épaules et qui l'a forcé à mûrir bien plus vite que tout adolescent normal. Roran, lui, est devenu véritablement un homme : il se marie, et assume ses responsabilités envers son futur enfant, qu'il est prêt à protéger de tout... Et qui ne vit pas dans l'ombre de son illustre cousin, contrairement à ce qu'on pourrait penser, mais cette parenté l'oblige à toujours faire plus pour se faire respecter.

Nasuada, elle, est confrontée à des gens qui remettent en cause son pouvoir, chose qu'elle règle par l'épreuve sanglante des Longs Couteaux, montrant ainsi une femme forte et déterminée. Fine politicienne, elle apparaît comme inébranlable, bien qu'on devine qu'elle aimerait, parfois, relâcher la pression. Elle peut faire un peu clichée, mais elle force tout de même l'admiration du lecteur, effet sûrement recherché par son créateur. On aurait, de toute façon, eu du mal à imaginer une dirigeante cruelle ou opportuniste, ou encore quelqu'un comme le roi Orrin, assez prétentieux et moins intelligent. Elle est accompagnée d'une nouvelle alliée, Elva, fillette dont on ne connaît pas vraiment les intentions, et dont on aimerait voir l'évolution, tout comme Angela, dont on ne sait pratiquement rien, ce qui font d'elles des personnages très intéressants.

Côté ennemi, Paolini conserve toujours le mystère qui plane autour de Galbatorix : on en entend beaucoup parler, mais il n'a pas encore pointé le bout de son nez. Que sait-on de lui : c'est un Dragonnier fou, qui se vengea de sa caste en la détruisant, puis il prit le pouvoir en Alagaësia, faisant régner la terreur. Bien peu de chose, en somme. Si ce suspens peut en agacer certains, il est pour moi intéressant, car il laisse le champ libre à l'imagination du lecteur... Quant à Murtagh, le demi-frère malchanceux, qui jalouse Eragon, il est assez touchant, dans son hésitation. de quel côté de la balance penchera-t-il ? Osera-t-il défier le roi ?

Un choix risqué, qui ne plaît pas à tout le monde, car les fans de la saga ont été habitués à un récit dynamique et plein d'action : je remarque plutôt la maturation de l'écriture, beaucoup moins élaborée dans les deux premiers tomes. Des lourdeurs de langage sont plus ou moins corrigées, le récit lui aussi a gagné en maturité : Eragon fait moins cliché que dans "Eragon", les personnages sont plus nuancés, les descriptions plus complètes. Cette décision est assumée par l'auteur, et est, je dirais, quasi-obligatoire pour permettre l'arrivée du tome quatre, qui, lui, ne nous laisse pas le temps de respirer.
On remarque toujours cet héritage tolkiennien, dont ne se cache pas l'auteur : ce n'est pas un problème, car l'auteur du Seigneur des Anneaux a inspiré bon nombre de ses successeurs.

En somme, je pense que ce tome ne mérite pas toutes les mauvaises critiques dont il a été victime, car il tombe moins dans le cliché (bien que l'histoire ne s'éloigne pas vraiment des sentiers battus, mais c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes), propose des personnages plus nuancés et une écriture plus travaillée et plus mature.
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