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Critique de LoupAlunettes


Le Quatar et le foot, un sujet d'actualité.
Les migrants, également.

L'auteur Bruno Paquelier remettra en perspective auprès des lecteurs ados une logique sociale peut-être encore peu connue, concentrée sur les travaux de pénibilité.
Oui car ce que nous dira la grande Histoire, c'est que l'immigration représentera parfois une strate invisible du succès et fonctionnement économique de certaines sociétés.
Des gens prêts à tout pour échapper à la misère, sans papiers et acceptant toutes les tâches qui peuvent payer un toit, des repas, quelques affaires.
À n'importe quel prix souvent.
Main tendue ou abus de confiance?
Une vraie manne pour certains employeurs peu scrupuleux qui verront là des économies sur les salaires, sur les charges, tandis que le travail sera fait. du donnant-donnant.
Vraiment?

C'est la mésaventure d'Arun, échappé des bidonvilles d'Inde, arrivé sur le territoire français en fraude et presque aussitôt embauché au Quatar pour aider à bâtir ou être vigile près des constructions.
Le personnage d'Arun n'aura que 17 ans et pour lui, la France ou le Quatar, c'est une chance d'envoyer de l'argent à la famille et d'améliorer leur condition.
( L'immigration sans autorisation est interdite en France, nous n'en ferons pas l'apologie. Toutefois, humainement, nous ne pourrons nous détourner des raisons qui feront que beaucoup se mettront en danger pour échapper à une situation bien pire que d'être attrapé par des autorités).
Le choix de l'auteur de jongler de l'Inde à l'Arabie permettra d'exposer les deux situations, d'où vient Arun, qui expliquera ses espoirs et vers quel destin il va avec son opportunité d'exil forcé.

Les correspondances à sa mère et le journal intime d'Arun permettront de raconter l'aventure et de confier les conditions, de partager son sentiment.
Il quitte pour la première fois son pays et il est jeune.
À peine arrivé au Quatar, Arun est déja endetté, pour rembourser le "coup de pouce" pour le mettre dans l'avion et une commission pour service rendu. D'autre présents dans sa chambrée auront déja payé leur traversée...

" Écrasés par le football" choisira le Quatar en fond de décor et de pointer aussi du doigt ceux qui se substitueront aux organismes d'accueil pour trouver de la main d'oeuvre à moindres prix, ceux qui joueront les mauvais bergers et rassembleront les troupeaux dans des pièces trop étroites pour les faire dormir.
Nous l'aurons noté, les romans ados choisissent d'habitude principalement de présenter les passeurs comme les premiers prédateurs qui dépouilleront ces personnages migrants illégalement.
Le roman incombera l'autre responsabilité à une société qui s'écartera de vraies et bonnes valeurs humaines pour son propre confort.

Le roman sera assez court et ira droit au but ( sans désir de jeux de mots).
Les chantiers qui devaient accueillir dans cette fiction l'équipement sportif de " La coupe du monde 2022" seront dans le livre vendus aux personnages désoeuvrés comme Arun comme une possibilité providentielle d'obtenir un emploi et de l'argent facilement.
Mais Arun déchantera vite avec les conditions de travail insoutenable.
Du coup, l'auteur Bruno Paquelier nous mettra, nous lecteurs, dans une drôle de position, nous forçant un peu la main pour nous renseigner sur un fait grâve qui concernera un événement mondial qui se déroule en ce moment ( on ne peut pas toujours tout raconter et n'importe comment en terme de fiction, surtout si cela implique trop de réalisme dans un contexte existant qui ferait douter le lecteur) .
La question que se poseront les lecteurs: ceci est-il tirés de faits réels et les autorités sont-elles au courant?

Avec son titre de la collection " Droits de l'Homme", Bruno Paquelier finalement se trouvera bien habile, ne laissant pas passer l'occasion de mettre le pays sous le projecteur et surfant ainsi sur une polémique qui oppose le Quatar et les organismes des respects des Droits de l'Homme dans le monde.
L'envers du décor de ses constructions sportifs avec du personnel illégal et exploité comme des "esclaves" modernes fera planer une ombre nouvelle et questionnera ( au moins chez les moins sportifs).

Nous n'aurons pas toujours l'impression d'avoir affaire à un jeune indien de 17 ans mais nous comprendrons l'importance de raconter ce genre d'histoires sordides et de se faire, pour les auteurs, les relais, les échos de la parole de ses peuples invisibles qui travailleront comme des fourmis sous des jougs brutaux.
Nul besoin de se montrer donc partisans de la polémique des droits civiques des homosexuels du Quatar pour s'intéresser alors à l'actualité du Quatar sur ce sujet des Droits de l'Homme pendant la Coupe du monde de football 2022, l'auteur se chargera de sortir de sa manche et d'agiter un autre carton rouge sur une faute qui rassemblera autant de public en spectateurs.
Un sujet brûlant qui invitera les lecteurs ados à réfléchir, forcément, à débattre même entre eux, avec des adultes, sur ce sujet dont on ne détiendra toujours pas une seule vérité possible: existe t-il une trêve qui invite tout à chacun à venir s'amuser sur un terrain de jeu?
Nous aurons peut-être en tête les fameuses trèves racontées pendant les périodes de guerre à l'époque de Noël.
Peut-on sinon compartimenter au nom de l'esprit sportif quand il y a des preuves d'atteintes grâves aux respects des Droits de l'Homme dans la politique courante d'un pays participant à une rencontre sportive?
Là dessus, il existe même des précédents. Nous aurons en tête, pour les lecteurs plus âgés, l'anecdote incroyable des Jeux Olympiques de 1968 avec ses deux athlètes noirs américains.
Que nous dit Wiki?
"Après que Smith et Carlos ont remporté respectivement les médailles d'or et de bronze à l'épreuve, ils montent sur le podium pour la levée du drapeau des États-Unis et l'hymne américain The Star-Spangled Banner.
Ils décident alors de cette action, avec une seule paire de gants.
Chaque athlète lève un poing ganté de noir et le maintient levé jusqu'à la fin de l'hymne.
Le médaillé d'argent australien Peter Norman porte également, comme Smith et Carlos, des badges de l'Olympic Project for Human Rights contre la ségrégation raciale sur son blouson..."
À cette époque, jeunes gens, s'était les États Unis elle-même qui étaient montrés du doigt par leurs propres joueurs ( et pas qu'eux).
Intéressant, n'est-ce pas?
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