AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de KatiaM


Dorothy Parker, critique et scénariste, qui avait fait du mot d'esprit sa signature, nous a laissé, avec le recueil de nouvelles Thirteen Short Stories, un modèle d'humour caustique. Les personnages sont décrits sans aucune indulgence et nous retrouvons, sous sa plume, l'hypocrisie d'une société conformiste où la seule issue qui reste est parfois la fuite ou encore le rêve de la fuite… Comme pour Mr. Wheelock, dont la vie consiste à rêver sa sortie de scène pendant que ses voisins s'extasient sur la perfection de sa famille. Parfois méchante, mais jamais cruelle, Dorothy Parker nous offre un tableau fidèle des petites mesquineries quotidiennes, des femmes prises au piège dans leur propre maison et qui se réfugient dans l'alcool ou des hommes dépassés par la routine de leur vie, qui rêvent de tout abandonner, mais n'en ont pas le courage.

Elle nous fait parfois franchement rire avec des répliques qui préfigurent l'humour qu'on trouvera plus tard dans les parodies de Chick lit:

"Ce que j'aimerais vraiment, c'est me mettre aux claquettes. Mary Morton l'a fait, l'année dernière, et elle a perdu six kilos.
- C'est comme ça qu'elle les a perdus ? Vraiment ? Sans faire de régime en plus ?
- Non. Elle a juste supprimé les sucreries et les féculents et elle n'avait pas droit à la viande. Seulement du poulet une ou deux fois par semaine. Six kilos, elle a perdu.
- Formidable, c'est tout juste ce que j'aimerais perdre."

Enfin, notre auteure n'a pas hésité à se mettre elle-même en scène, sans plus de compassion que pour ses autres personnages. C'est ainsi qu'elle se présente dans de délicates situations où elle se retrouve lâchée par sa jarretière et obligée de rester immobile ou encore assise à côté d'un voisin mutique à un dîner et se rabattant sur le vin.

Un recueil à lire, donc, pour son humour corrosif, son immoralité, mais aussi et surtout cette ironie particulière qui caractérise l'écriture de Dorothy Parker.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}