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Critique de Zora-la-Rousse


« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu'il vous plaît. » Hannah Arendt

Voici la première des citations qui ponctuent le livre de Philippe Pascot, et elle reste, au final, ma préférée.

Que la politique et le mensonge soient étroitement liés, nul n'en sera surpris.
Mais la démonstration de l'auteur ne se situe pas à ce niveau...

Ne vous attendez pas non plus à des révélations, il y en a peu.
Mais ce n'est pas ça que l'auteur veut vous apporter...

Puisque mensonge il y a, vérité première adoptée à l'unanimité apparemment, comment ne pas s'y habituer ? Car là est le vrai danger d'après lui. Comment s'en défendre au-delà ? Il faut tout simplement bien reconnaître son ennemi.

Il faut donc en premier lieu que le lecteur évite l'indolore, en ne lisant par exemple qu'un chapitre par ci, par là. Non, il faut qu'il enchaîne les chapitres jusqu'à presque l'écoeurement des tromperies cumulées, car c'est là qu'est la prise de conscience désirée.
Et ce ne sera pas douloureux, promis : la plume de Philippe Pascot sait se faire légère.

Il faut ensuite que le lecteur comprenne comment le mensonge lui est amené : avec fourberie, avec subtilité, avec lâcheté, avec force, en toute transparence ou en totale opacité, en toute équivoque, ou alors finement, grossièrement, absurdement, inconsciemment, violemment...
Phillipe Pascot nous met bien dans l'embarras. Protéiforme le nuisible...

Prendre garde au final de la lecture de ne pas se sentir comme un insecte pris dans une toile d'araignée, en pleine conscience de ne pouvoir plus rien faire pour changer sa situation de misère.
Aller courageusement jusqu'au bout, pour aller chercher les quelques mots de la conclusion qui font du bien et remobilisent.

Il y a bien une petite lumière au bout du tunnel...

Merci aux Editions Max Milo et à Babelio pour cette lecture
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