AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 12 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
Après Délits d'élus en 2014, Pilleurs d'État en 2015, du goudron et des plumes en 2016, Pilleurs de voix, puis Allez (presque tous) vous faire… en 2017 et Pilleurs de vies en 2018, Philippe Pascot publie en 2019, à nouveau chez Max Milo, Mensonges d'État pour dénoncer les abus de pouvoir de la République française.

Éclairer les citoyens
Comme à son habitude, Philippe Pascot partage avec le grand public des aberrations, des mensonges voire des délits perpétrés au sein de nos instances dirigeantes. Cela peut aller du simple conseiller municipal (il reprend une liste nominative en fin d'ouvrage) jusqu'aux plus hauts sommets de l'État, c'est là qu'on peut trouver les plus immondes, car on y croise les conflits d'intérêt les plus patents (un banquier à la tête de l'État qui favorise les banques et les grandes entreprises du CAC 40, par exemple). Il égraine un à un des faits qui devraient révulser n'importe quel citoyen (un président de la République qui ment effrontément au pays et qui insulte une partie des citoyens, des ministres qui abusent et profitent de leur position, des puissances industrielles qui agissent impunément, etc.).

Une revue de presse approfondie
Toutefois, dans cet ouvrage-ci, Philippe Pascot se contente davantage de reprendre des faits d'actualité en nous proposant une revue de presse approfondie, car finalement ses sources, ce sont Mediapart, L'Humanité, Le Figaro, voire Valeurs Actuelles… C'est éclectique certes, mais il y a beaucoup moins de recherches dans cette publication-ci, à l'image d'un Juan Branco qui annonce des découvertes incroyables dans son ouvrage, mais tout en ne faisant que condenser des articles déjà bien en vue. C'est bien, c'est utile, mais difficile de faire de Mensonges d'État un chef-d'oeuvre de révélations non plus. On passe les cas les uns après les autres sans véritable lien autre que le fil de la pensée de l'auteur (comme un « au fait, je penser à ça… »). C'est dommage car plutôt qu'un panel ou un catalogue, il y a toute une pensée à faire exsuder de ces pratiques mensongères et délictueuses (voire criminelles pour certaines) : c'est une pensée néolibérale qui utilise la machine étatique pour le profit privé de quelques-uns, ces quelques-uns qui ont tendance à posséder les plus grosses industries du pays et les plus gros ressorts médiatiques pour propager leurs idées. Chaque sujet abordé (la technocratie issue de l'ENA biberonnée à l'ordolibéralisme, l'usage déraisonné du pétrole et de toutes les ressources en général, les conflits d'intérêts à chaque pantouflage d'un haut fonctionnaire/haut dirigeant d'une multinationale, le détournement des fonds publics au profit de subventions pour les grandes entreprises, etc.) est un caillou de plus à saisir dans la lutte des classes qui n'a pas cessé de se mettre en branle. L'auteur ne va pas aussi profond dans le raisonnement politique.

Un arrière-plan à questionner
En plus du fond politique, l'auteur donne une large touche personnelle à cet écrit. D'ailleurs, à lire Philippe Pascot, il est bloqué dans ses révélations du fait qu'il ne serait jamais invité dans des « grandes » émissions médiatiques comme chez Ardisson ; une fois de plus, c'est se moquer du monde, car si l'auteur n'est pas dans ces émissions-là (et tant mieux, en fait, car ce n'est pas la crédibilité qui suinte de ces émissions), il en fait bien d'autres, télé ou radio, il est lui aussi un personnage très médiatique qu'il le veuille ou non. Cette position un brin hypocrite (d'autant que l'auteur rappelle très souvent dans ses passages médiatiques que les Valls et consorts, il les connaît bien !) est tout de même gênante pour bien apprécier ce que l'auteur a à nous présenter. La forme peut donc largement rebuter certains lecteurs, alors que le propos est intéressant et particulièrement nécessaire ; en effet, le citoyen ne devrait que souscrire à l'aphorisme répété par l'auteur : « plus vous saurez, moins ils pourront ».

Avec Mensonges d'État, Philippe Pascot poursuit ses publications anti-corruption bien utiles ; on peut regretter sa manière d'écrire qui ne va pas toujours dans le sens d'une plus grande efficacité
Commenter  J’apprécie          190
Philippe Pascot dénonce les mensonges de nos politiciens et du président Macron, digne successeur en la matière de ses prédécesseurs. L'exercice n'est pas bien difficile et la conclusion facile à partager surtout en citant des auteurs comme Georges Orwell « le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l'apparence de la solidarité à un simple courant d'air. »
Mais, on ne peut s'empêcher, à la lecture de ce brûlot, de se poser une question dérangeante : Philippe Pascot, qui a longtemps fréquenté les « politiques » et les associations qui gravitent dans ce monde ne mentirait-il pas, lui aussi, par omission ?
Il choisit ses cibles : la loi de protection du littoral, le maintien du glyphosate ou la réforme des retraites. Sur ce dernier chapitre, glissant en silence sur les privilèges à peine écornés d'ici trente ans des employés de la RATP, de la SNCF et d'autres fonctionnaires de tout poil, il ne s'offusque que de ceux de l'Armée, soupçonnée d'être ainsi favorisée parce qu'elle pourrait avoir un jour à obéir à un ordre de tirer sur une foule de manifestants ! Si j'étais taquin, je pourrais imaginer que, par exemple, les employés de la SNCF et de la RATP sont ménagés parce qu'un jour ils pourraient être amenés à transporter à l'heure et sans « mouvement de grève » des passagers qu'on nommerait et considérerait réellement comme des clients et non des otages.
Sur la réforme de l'assurance chômage, du Code du Travail ou des indemnités prudhommales, sa démonstration, tellement caricaturale, aurait tendance à faire passer les personnages de Dickens ou ceux du Zola de Germinal pour des nantis.
L'ennui avec le «post-soixante-huitard gaucho mal dégrossi » ainsi qu'il se définit (p 200) c'est qu'on a vite l'impression qu'il ne vend que sa petite boutique couleur pastèque (verte de peau, rouge de coeur) à tendance Gilets jaunes seconde version (après épuration de la première qui réclamait moins d'impôt et de taxes et roule en diesel), écolo anti-hydrocarbures et anti-glyphosate. On peut s'étonner que ce compagnon de route de M. Vals à la mairie d'Evry ne souffle aucun mot sur la complaisance des élus avec les « associations » qui tiennent les « quartiers » comme on dit ou qu'en tant que Gilet jaune il ne se désolidarise pas des voyous qui ont contribué à séparer les Français de ce mouvement qu'ils soutenaient massivement dans sa phase initiale pré-récupération gauchiste. Et s'il démasque le vent qui se glisse derrière les discours enflammés du petit président, s'il se gausse fort justement de ces ministrounets qui prennent sans rire, à longueur de petite semaine, des décisions qu'ils qualifient d'historiques, on sent bien qu'il s'interdit d'aborder les sujets plus régaliens qui n'intéressent guère le courant de pensée qu'il représente.
Pas un mot sur le financement des retraites. Avec lui, demain on rase gratis ou comme disait son ancien chef de parti, l'impayable roi de la blagounette, celui qui avait pour ennemi « la finance », et qui livrait les croissants en scooter avec chauffeur, « c'est gratuit, c'est l'Etat qui paye ! ». Pas un mot, non plus, sur la délinquance et les chiffres officiels trafiqués. On sait bien depuis Jospin qu'« il n'y a pas d'insécurité en France, juste un sentiment d'insécurité ». Pas un mot sur la langue de bois de ces syndicats si peu représentatifs, gorgés d'argent public, qui se moquent en permanence de la vérité et dont les mensonges, lorsqu'ils bloquent le pays, semblent tout droit sortis de l'ancienne Pravda. S'il dénonce assez justement dans un chapitre la novlangue, destinée à faire passer le mensonge pour la vérité, il oublie de citer l'ancien « clandestin » ou « sans papiers » devenu simple « migrant ». Son passage sur les enseignants contraints d'avoir « une conduite exemplaire jusqu'en dehors des heures travaillées. » est à mourir de rire (il s'interroge avec angoisse sur qui décidera qu'une conduite n'est pas exemplaire) quand on sait que justement à l'Education Nationale ce sont les syndicats qui commandent. Et s'il lâche, en préambule d'une nouvelle diatribe contre la « fraude fiscale », le seul chiffre que les Français devraient tous avoir en tête : « les dépenses nettes de l'Etat devraient être de 390,8 milliards d'euros en 2019 et les recettes nettes de 291,4 milliards d'euros » (vous avez bien lu : cent milliards d'euros de déficit en une année et cela dure depuis quarante ans !), c'est uniquement pour sortir le mantra habituel de « la fraude fiscale est de 100 milliards d'euros par an ». du Mélenchon dans le texte qui nous renvoie, il y a quelques années, sous un gouvernement Jospin (toujours lui, décidemment), au surréaliste débat sur la « cagnotte » qui n'était, bien sûr, qu'un déficit un peu moins élevé que prévu. Oui, M. Pascot, vous avez sans doute raison, nous sommes bien dans une dictature orwellienne, mise en musique avec la complicité du pouvoir médiatique, mais, ne vous en déplaise, vous faites, vous-aussi, parti du système, jouant avec fougue ce petit rôle que les marxistes qualifient souvent d'idiot utile.
Ce livre se lit vite mais on peut s'en dispenser. On se contentera de signer sa pétition pour empêcher quelqu'un doté d'un casier judiciaire non vierge de se présenter à une élection. Je l'ai fait, il y a déjà un bon moment, ce combat-là est rassembleur.
Commenter  J’apprécie          173
Comme à son habitude, Philippe Pascot partage des aberrations, des mensonges voire des délits perpétrés au sein de nos instances dirigeantes, du simple conseiller municipal jusqu'au plus haut sommet de l'État, c'est d'ailleurs là qu'il y en a le plus, car les conflits d'intérêt sont patents. Il égraine un à un des faits qui devraient révulser n'importe quel citoyen (un président de la République qui ment effrontément au pays et qui insulte une partie des citoyens, des ministres qui abusent et profitent de leur position, des puissances industrielles qui agissent impunément, etc.). Toutefois, dans cet ouvrage-ci, Philippe Pascot se contente davantage de reprendre des faits d'actualité en nous proposant une revue de presse approfondie, car finalement ses sources, ce sont Mediapart, L'Humanité, Le Figaro, voire Valeurs Actuelles… C'est éclectique certes, mais il y a beaucoup moins de recherches dans cette publication-ci, à l'image d'un Juan Branco qui annonce des découvertes incroyables mais tout en ne faisant que condenser des articles déjà bien en vue. D'ailleurs, à lire Philippe Pascot, il est un trublion car il n'est jamais invité dans de grandes émissions médiatiques ; une fois de plus, c'est se moquer du monde.

Le propos est donc intéressant et particulièrement nécessaire (on ne devrait que souscrire à son aphorisme « plus vous saurez, moins ils pourront »), mais la forme peut largement rebuter certains lecteurs.
Commenter  J’apprécie          150
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu'il vous plaît. » Hannah Arendt

Voici la première des citations qui ponctuent le livre de Philippe Pascot, et elle reste, au final, ma préférée.

Que la politique et le mensonge soient étroitement liés, nul n'en sera surpris.
Mais la démonstration de l'auteur ne se situe pas à ce niveau...

Ne vous attendez pas non plus à des révélations, il y en a peu.
Mais ce n'est pas ça que l'auteur veut vous apporter...

Puisque mensonge il y a, vérité première adoptée à l'unanimité apparemment, comment ne pas s'y habituer ? Car là est le vrai danger d'après lui. Comment s'en défendre au-delà ? Il faut tout simplement bien reconnaître son ennemi.

Il faut donc en premier lieu que le lecteur évite l'indolore, en ne lisant par exemple qu'un chapitre par ci, par là. Non, il faut qu'il enchaîne les chapitres jusqu'à presque l'écoeurement des tromperies cumulées, car c'est là qu'est la prise de conscience désirée.
Et ce ne sera pas douloureux, promis : la plume de Philippe Pascot sait se faire légère.

Il faut ensuite que le lecteur comprenne comment le mensonge lui est amené : avec fourberie, avec subtilité, avec lâcheté, avec force, en toute transparence ou en totale opacité, en toute équivoque, ou alors finement, grossièrement, absurdement, inconsciemment, violemment...
Phillipe Pascot nous met bien dans l'embarras. Protéiforme le nuisible...

Prendre garde au final de la lecture de ne pas se sentir comme un insecte pris dans une toile d'araignée, en pleine conscience de ne pouvoir plus rien faire pour changer sa situation de misère.
Aller courageusement jusqu'au bout, pour aller chercher les quelques mots de la conclusion qui font du bien et remobilisent.

Il y a bien une petite lumière au bout du tunnel...

Merci aux Editions Max Milo et à Babelio pour cette lecture
Commenter  J’apprécie          120
Chaque jour qui passe, Philippe Pascot découvre une nouvelle forfaiture, un nouveau mensonge, un autre politicien tricheur, menteur, voleur ou corrompu de plus. Pour moraliser la vie politique et éviter les emplois fictifs (type Fillon), les parlementaires ne peuvent plus prendre pour assistants épouse ou enfants, mais ils ne se gênent pas pour les remplacer par leurs maîtresses ou par les femmes et enfants de collègues avec retour d'ascenseur bien sûr ! Un casier judiciaire vierge pour pouvoir se présenter à n'importe quelle élection a été annoncé par Emmanuel Macron, alors qu'il n'en a rien été en réalité et que des ministres mis en examen et impliqués dans les affaires les plus sordides sont restés tranquillement à leurs postes ! du 17/11/2018 au 31/07/2019, il y eut la bagatelle de 2500 blessés parmi les manifestants gilets jaunes dont 450 gravement atteints, deux morts, plusieurs dizaines d'éborgnés par des tirs tendus de flash-balls au visage et des dizaines de mains arrachées à cause des grenades de dés-encerclement interdites dans de nombreux pays européens. Aucune sanction prononcée pour cette avalanche de débordements policiers inadmissibles alors que le président Macron avait promis d'être intraitable face aux violences policières. Les mensonges du monde politique sont innombrables : âge de départ à la retraite, nuage de Tchernobyl bloqué à la frontière, Rainbow Warrior, affaire Cahuzac, etc.
« Mensonges d'état » est un essai sur un sujet brûlant. Ce n'est pas un pamphlet ni même un réquisitoire politique, mais une simple compilation de faits et de déclarations accablantes ou ridicules comme cette déclaration d'Emmanuel Macron, copieusement sifflé et hué lors du défilé du 14 juillet, prétendant sans la moindre vergogne que c'étaient les militaires qui étaient visés et non lui-même ! Devant une telle accumulation, le lecteur ne peut que s'indigner et se demander si le mensonge n'est pas l'essence même de la politique et si celle-ci n'est pas totalement incompatible avec la morale. Et le mensonge va très loin. Ces gens ne se contentent pas de nier la réalité, ils vont jusqu'à détourner le sens des mots, pratiquer une sorte de novlangue à la Orwell. Ainsi parle-t-on « d'optimisation », de « contrat de confiance », de « non fermeture » d'écoles alors qu'on ferme des classes par centaines et de « sauvegarde » de l'hôpital alors qu'on ferme des lits par milliers et des services par dizaines. Un ouvrage salutaire, à conseiller à tous, ne serait-ce que pour entrevoir la réalité derrière les rideaux de fumée du mensonge. Oui, le mensonge gouverne toujours et partout. Et encore cette enquête s'arrête-t-elle juste avant la crise sanitaire qui fut un summum dans le genre…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre recense un longue liste de dossiers secrets des 60 dernières années depuis l'état de santé des présidents, en passant par les activités du SAC , de l'avion renifleur de nappes pétrolifères, des relations avec la Lybie ou la République Centraficaine, la rainbow varior.
Un bon résumé pour les plus jeunes; un bon exercice de mémoire pour les plus âgés.

Commenter  J’apprécie          10
Un ouvrage bien documenté montrant le fossé qui se creuse entre le peuple et ceux qui sont censés le représenter mais qui défendent d'autres intérêts que ceux pour lesquels il ont été élus.
Donc intéressant sur ce point.
Par contre je n'adhère pas à sa façon d'en parler qui trop souvent fait un peu trop "au pied du comptoir du café du commerce"
Commenter  J’apprécie          10
grace a la masse critique de babelio , j ai decouvert ce livre. LE pari du livre consiste a etayer par une forme originale à mi chemin du journalisme d invertigation et de l enquete historienne. Tous les dossiers sontn ouverts , ceux de la fondation de la 5e republique, de ses guerres coloniales et de ses opérations exterieures , comme ceux des scnadalezs sanitaires et environnementaux sans oublier les bavures policieres et les affaires politico financieres. Des algues vertes à l affaire du rainbow warrior, de l amiant e a la maladie cachée de georges pompidou aux stocks de masques insufisants , c est un vertigineux panorama de l insérité publique qui se déploie en 80 chapitres alertes. DES lignes de force se degagent pour autant des differentes etudes de cas. Davantage que la fiction éhontée , le mensonge d etat prend souvnet la forme de la dissimulation, de l omisssion lorsque les demandes de citoyens sont étouffés sous des lenteurs dites adminstratives. . CONTRairement à d autres pays ou le parjure esrt severement réprimé et poussent des dirigeants a des démissions , rien dans nos institutions ne vient reellement sanctionner le mensonge. LE plaidoyer du livre pour instituer le rapport à la verité comme condition necessaire de l expérience démocratique n en a que plus de force. Lisez le pour un témoignage flagrant du mensonge d etat
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (24) Voir plus




{* *}