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Critique de jongorenard


L'histoire, on la connait dans les grandes lignes. C'est celle du djihadisme moderne qui nait au cours de la guerre d'Afghanistan dans les années 80, qui se développe en Algérie pendant la décennie noire, puis qui prend une dimension mondiale avec la guerre en Syrie, les printemps arabes et des attentats partout sur la planète. On sait où mène en 2015 cette montée en puissance inexorable en France. Elle est la toile de fond de "La Fabrique de la terreur", mais loin de détruire toute forme de suspense, elle attise la curiosité du lecteur qui, au-delà de la connaissance des évènements, découvre la logique implacable de leur enchainement. Tout le mérite en revient à Frédéric Paulin qui n'oublie pas qu'il est romancier, certes parfaitement documenté, mais guidé par une tension narrative. Il construit une fiction énergique dont l'intrigue fusionne intelligemment avec le scénario dont nous ne connaissons que trop bien l'issue. Les personnages de fiction côtoient naturellement ceux du réel dans des scènes très fortes, comme celle de l'assaut sur l'appartement où Merah s'est réfugié. On est à la frontière entre récit historique et fiction, mais "La Fabrique de la terreur" est bien un roman, un roman noir pour comprendre et ne pas oublier. Il soulève de nombreuses questions en particulier celles sur l'efficacité de nos services de renseignement, il met en perspective les évènements dramatiques sans jamais tomber dans le piège du manichéisme. Frédéric Paulin s'applique, au contraire, à expliquer les mécanismes complexes de la logique terroriste. Il ne s'agit pas d'excuser, mais de comprendre. le style d'écriture factuel et didactique m'a par contre un peu dérouté. On croirait lire par moment une enquête journalistique. Mais heureusement, cela ne dure pas et la fiction avec sa charge émotive reprend le dessus dans un récit d'une grande modernité.
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