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Critique de Iboo


Reçu dans ma boite aux lettres, cadeau de mon amie Mel.

Quand j'ouvre un livre dont je ne sais rien, je n'ai aucun à priori, je me laisse porter ; le laisse m'emporter. Et une seule envie, être cueillie.
Et, pour être cueillie, je l'ai été. Au delà même de mes espérances. Cette fable m'a transportée, éblouie, chamboulée.

Pourtant, je dois dire que, rétrospectivement, elle avait peu pour me plaire :
. C'est une dystopie et je ne suis pas versée dans ce genre que j'associe à la SF à laquelle je n'adhère généralement pas car elle dépeint souvent un monde dont je ne comprends pas les codes et que je n'ai pas envie de connaître.
. Sur le plan de l'action, rien de remarquable et les faits s'installent avec lenteur, sans coups d'éclat.

Deux arguments de poids pour ce qui me concerne et qui auraient pu aisément me faire passer à côté de ce livre si Mel ne me l'avait offert.
Deux "arguments" qui, finalement, n'en sont pas car :
. cette dystopie fait écho à ce qui me préoccupe dans ma réalité quotidienne ; à une échéance que je redoute, la sentant se rapprocher inexorablement. Et cela en raison de l'inconscience, le consumérisme, l'égocentrisme forcené, l'ignorance volontaire, l'étroitesse d'esprit, propres à une trop grande partie des humains dont la devise pourrait être "Après moi, le déluge !".
. quant à l'action, nous ne sommes évidemment pas dans un polar mais cette action est là et bien là. Elle s'installe lentement, avec patience et persévérance ; des vertus propres à Dame Nature. Et j'étais à des lieues de m'imaginer qu'un tel rythme piano aurait pu me procurer ce flot d'émotions.

Il est vrai que ma sensibilité pour la cause animale et mon attachement à la nature étaient un terrain favorable pour accueillir ce livre. Sans être une extrémiste sur le sujet, je suis comme le petit colibri qui participe à éteindre l'incendie en transportant des gouttes dans son bec : "Je fais ma part".

Dans mon jardin, aucun produit chimique de quelque ordre que ce soit. La nature s'exprime et s'épanouit comme elle le veut. Nos arbres fruitiers (cerisier, pruniers, mirabellier, abricotier, figuier, poirier, pommiers, vigne, fraisiers, framboisiers) nous donnent leurs fruits au rythme des saisons. Leur production fluctue selon les aléas de la météo. Aucun "forcing" de notre part, nous n'intervenons pas et nous satisfaisons de ce qu'ils nous offrent. D'autant que nous devons partager avec les oiseaux et autres bestioles du jardin qui se servent allègrement et sont, souvent, plus rapides que nous. Mais nous l'acceptons de bonne grâce.

Notre petite terrasse sous la glycine ne paraîtra jamais dans un magazine style "Maisons et jardins".
Elle est un joyeux foutoir avec ses gamelles d'eau où s'ébattent les merles ; de graines pour les tourterelles et petits piafs ; de pâtée pour une petite chatte errante qui me gratifie chaque jour de ses ronrons et de ses caresses ; de croquettes qui, à ma grande surprise, font le bonheur du hérisson tout rond qui a élu domicile sous l'énorme pied de glycine et en sort chaque soir tombé pour venir s'y sustenter ; et ses deux transats totalement défraîchis que se sont accaparé mes deux chats pour y buller toute la journée.

C'est un réel bonheur pour moi d'ouvrir, chaque matin, mes fenêtres et jouir de ce spectacle de vie, de plénitude et de paix. Et je me désole à l'idée que ma petite-fille de quinze mois ne puisse connaître cette vérité, cet essentiel.
Voilà pourquoi cette fable écologique - de plus, fort bien écrite - a eu une telle résonnance dans mon coeur et mon esprit.
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