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Critique de sylviedoc


Une couverture claquante et une auteure que j'ai découvert l'an dernier dans le recueil de nouvelles "Elle est le vent furieux" ; quand j'ai vu ce livre en évidence dans les coups de coeurs à la médiathèque, ma main s'en est saisi toute seule, un vrai réflexe "pavlenkovien" (pardon, je n'ai pas pu résister).
Marie Pavlenko me renvoie une image d'auteure engagée dans la protection de l'environnement, et qui sait trouver les mots pour s'adresser aux jeunes et les toucher, des mots souvent empreints de poésie mais jamais niaiseux ou simplistes. Les jeunes se reconnaissent dans ses écrits (et pas seulement les filles, comme j'ai pu le lire exprimé de façon fort dédaigneuse dans un autre retour). J'en veux pour preuves les nombreux emprunts de ses romans dans le lycée où j'ai travaillé l'an dernier, et les commentaires enthousiastes de ses lecteurs.

Dans celui-ci, Rita est bien sûr le personnage principal, mais dans un premier temps on ne la connaît qu'au travers de la perception de ses quatre amis : Viggo, devenu plus qu'un ami, Timour, Romane et Léna, et d'un professeur de philosophie, Monsieur Hems. Rita est arrivée dans ce lycée très bourgeois en début de terminale, elle y a fait forte impression avec sa tignasse flamboyante et son aisance à se faire une place dans cette classe de jeunes qui se connaissent depuis des années. Pourtant elle vit dans une HLM avec une mère à la dérive et des soeurs jumelles de neuf ans dont elle doit prendre en charge l'éducation plus souvent qu'à son tour. Elle n'a pas toujours vécu dans la précarité, on l'apprendra assez vite, mais un accident de la vie, comme on dit pudiquement, a fait basculer la famille dans une sale situation.

On sait d'emblée que "quelque chose" de dramatique est arrivée à Rita, et que ses camarades et son prof se sentent très coupables de ne pas avoir su déceler les signes avant-coureurs de cette catastrophe. C'est ce qu'ils expriment tour à tour devant une interlocutrice mystérieuse, dont on ne voit pas les questions, uniquement les réponses des cinq personnages précités.
C'est surtout Viggo qui nous renseigne sur sa relation avec Rita, mais aussi sur sa propre situation familiale guère plus reluisante, lui non plus ne rentre pas dans les standards du public de ce lycée. Ils sont tous les deux boursiers, ce qui va les rapprocher, ainsi qu'une attirance mutuelle. Il y a donc une composante "romance", mais ce n'est pas la seule et de loin, sinon ce livre ne m'aurait pas autant accrochée. Mais elle est importante dans le sens où elle apporte un éclairage supplémentaire sur ce qui est arrivé à Rita.

On entendra aussi la voix de Rita à la fin de l'ouvrage, et elle nous apportera bien des éclaircissements sur ce fameux drame, dont on ne comprend la nature exacte que dans la dernière partie. Je ne veux pas en dire plus, juste que, malheureusement, des drames de cette nature, j'ai eu le malheur d'en croiser dans mon environnement professionnel, et on se sent complètement démuni et crétin de n'avoir rien vu venir.

Je ne dirai pas que ce roman a été un total coup de coeur, parce que quelques détails m'ont paru un peu irréalistes, comme la facilité avec laquelle Viggo et Rita se sont coulés dans cet environnement très favorisé, en général ce n'est pas aussi évident quand on arrive d'un autre monde social. Mais j'ai quand même été très touchée par les personnages et l'écriture, et je compte bien continuer à découvrir l'oeuvre de Marie Pavlenko.
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