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Critique de mjaubrycoin


Mais vraiment quel tour de force de réussir à passionner son lecteur avec un long monologue qui retrace la dégradation d'une relation amicale et qui livre une féroce critique du monde de l'art et de ses dérives !
Henry Mac Alpine, peintre écossais talentueux, s'est retiré sur l'île bretonne d'Houat, quittant Londres et le milieu artistique dans lequel il évoluait aux côtés du célèbre critique d'art William Nasmyth.
Entre les deux hommes, la relation d'admiration et de reconnaissance du jeune peintre à l'égard de celui qui est le maître des réputations, s'est peu à peu transformée au fur et mesure qu'Henry a constaté combien William abusait de son pouvoir et se montrait impitoyable pour dicter à tous sa loi.
Evelyn la jeune bourgeoise en rupture de ban, ne voulant vivre que pour son art, en a durement fait les frais car elle a refusé de se plier aux dictats de Nasmyth.
Henry qui ne cesse de douter de son talent, finit par comprendre dans quelle relation perverse il s'est engagé et la mort (accidentelle ?) de Jacky la naïve jeune femme qui lui servait de modèle , lui fait comprendre qu'il doit à tout prix s'exiler pour sauver son âme.
Mais pour se reconstruire, ne doit-il pas se venger de celui qui a détruit tant d'innocents? Voici pourquoi il invite William à lui rendre visite pour qu'il puisse peindre son portrait.
Tout le roman est construit sous la forme d'un monologue ,le peintre s'adressant à son modèle et retraçant par son discours leur histoire compliquée.
C'est brillant et Ian Pears parvient à soutenir l'attention du lecteur sans aucun dialogue, les réactions du modèle se déduisant de l'évolution du discours du peintre. L'analyse des perversions du monde de l'art est remarquable et l'auteur insiste à juste titre sur la toute puissance de la presse spécialisée qui dicte ce qu'il faut penser et porte aux nues des formes artistiques qui n'entrainent pas forcément l'adhésion du commun des mortels.
Quelle sombre ironie et quelle méchanceté dans le discours d'Henry qui voue à son modèle une haine vraiment mortelle et il faut bien le dire particulièrement justifiée.
Encore un excellent roman du talentueux Ian Pears qui a conquis son public avec une bonne série policière centrée sur le monde de l'art mais surtout avec le remarquable roman "le cercle de la croix" .
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