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Critique de Bdotaku


« Ceux qui n'existaient plus » paru aux éditions Bamboo marque la 1ere collaboration entre Olivier Mangin et Philippe Pelaez. le dessinateur retrouve après « La guerre des amants » le cadre russe mais à l‘époque contemporaine cette fois. Et elle fait froid dans le dos ! Les couleurs de Yoann Guillé sont douces pourtant mais le trait noir des contours tranche et de grandes cases mettent en valeur l'univers carcéral, médical et littéralement glacé dans lequel se déroule l'histoire. La ligne claire sans fioritures renforce cet aspect clinique.

Quel est donc ce « Projet Anastasis » du sous-titre ? C''est une expérience neurologique menée par le pouvoir russe : 20 hommes et femmes soigneusement sélectionnés vont être isolés dans un centre durant un an et soumis à différents protocoles dirigés par le professeur Vetrov pour soigner leurs traumatismes car tous ont vécu une tragédie : qu'il s'agisse du massacre de Beslan (fait divers réel) ou de la tuerie à l'université d'Ogarev (inventée pour les besoins du scénario mais calquée sur celle de Columbine) . Parmi eux se trouve une jeune femme Natacha Karpova dont le mari et les deux enfants ont été assassinés. Enfin, c'est la version officielle car l'héroïne, dotée d'un Q.I de 195, se rend rapidement compte que quelque chose ne va pas dans le centre comme dans ses souvenirs … et que Vetrov semble bien me la connaître qu'il ne l'avoue.

Pelaez distille moults références romanesques (les noms des protagonistes) et cinématographiques (les titres de chapitres) pour aiguiller le lecteur. Il déroule une intrigue implacable qui, présentée comme de la SF, entre en résonance avec de expériences actuelles. Il cite d'ailleurs le japonais Kamitami et le neuroscientifique américain Gallant comme inspirateurs de Vetrov.

Le centre s'appelle « matriochka » et nous avons affaire à un scénario en forme de poupées russes : le lecteur va de révélation en révélation. Ajoutons à cela une absence de manichéisme puisque des personnages au lourd passé peuvent acquérir la rédemption … ce dernier thème faisant écho dans une ultime pirouette, aux oeuvres russes présentées dans le dossier final ! Vivement le 2e tome déjà annoncé !
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