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Critique de batlamb


On retrouve dans cette longue nouvelle la conception bouddhique du temps, c'est-à-dire un temps qui n'existe pas. Ainsi, quand nous cherchons à percevoir l'instant présent, c'est toujours avec un train de retard : « Tout le problème vient du fait que nous partons constamment pour un voyage qui s'est terminé dans la seconde précédant notre départ. »

Et dans cette histoire, l'existence des personnages est littéralement emprisonnée dans un train sans arrêt et sans fin apparente, autre que celle d'un « pont détruit » que tout le monde évoque comme l'inconnu, comme la mort au bout de ce voyage qu'est la vie.

Chaque instant passe sans laisser de traces, de même que le paysage défilant par les vitres du train est aussitôt absorbé pour laisser place à un autre.

Seuls les personnages s'attachent à ce qu'ils imaginent être leurs actes passés. Ils s'engagent dans des parcours disparates, dont beaucoup parodient le climat de pillage des resources de la Russie post-URSS par les oligarques et leurs mafias, à l'image du trafic qui s'organise autour des poignées de portes des wagons (un trafic dans un trafic, et libre à vous de lire ce livre durant un trajet en train pour ajouter aux mises en abyme enchâssées comme des wagons).

Le personnage principal Andreï, s'engage lui dans un parcours très différent. Plus il chemine physiquement et spirituellement au sein de ce train et plus l'on régresse vers un point zéro comme une décélération de la vitesse du train. Selon les bouddhistes, la méditation a pour vertu d'arrêter le mouvement de la flèche illusoire du temps. de la flèche jaune horizontale émerge une flèche intérieure verticale. le samadhi dissipe le samsara.
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