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Critique de le_Bison


« Dans son palais de l'Alhambra, accoudé aux arcades rousses, devant les exclamations de cyprès, les flaques d'orangers, les frémissements d'oliviers, le prince s'abandonne aux caresses des voiles de coton, au brouillard des hammams, aux étreintes des femmes. »

Une femme, brune, le sourire épicé. Elle est belle, elle est en robe. Elle ne porte rien dessous.
Lui, c'est un type normal, quelques bourrelets avec l'âge.
Nul doute qu'ils s'aiment et vivent heureux dans cette grande maison de la côte Est des Etats-Unis. Pas de doute, non. Cela se sent à leurs jeux amoureux, à la façon dont elle a de regarder la bedaine de son homme, cet homme qui tout au long du roman restera silencieux. Et pour cause… Cet homme qui glisse la main sur ses cuisses chauffées par le soleil andalou jusqu'à caresser le duvet soyeux d'une femme aussi belle que bandante.

Elle partage ses moments d'intimité sous les draps, le regard de son homme pour sa chatte, sa façon de quémander une fellation, les plaisirs divins d'une relation dans un lit. Mais au milieu de cette sensualité d'un couple, un ouragan se prépare, et de ces vents violents, le drame, la perte, le deuil.

Chantal Pelletier vit entre la Drôme et Paris. Loin donc de la côte Est des States ou de ce paradis andalou qui m'a fait tant rêver, fantasmer. Et pourtant, je m'y vois devant ces couleurs ocre, que le soleil fait virer de l'orange au rouge, de l'Alhambra. Ce palais maure où un prince fornique avec de jeunes naïades. L'andalouse callipyge se la joue danse du ventre quand moi, je sirote un verre de sangria maison en regardant ce sourire éblouir mon horizon. Je me crois prince en Andalousie, prince léchant le parfum de jasmin d'un paradis andalous.

Dès lors, le drame joué, le paysage dévasté, les vents atténués, une nouvelle tempête dans sa tête. Se retrouver seule mais continuer à vivre. Pas simplement survivre, mais vivre. Et pour cela, elle a un rêve, celui de l'Andalousie, celui des princes maures et des danseuses de flamenco. L'Andalousie est un paradis, charnel et sensuel, une toison noire d'or et de jasmin bercée par une musique, amour et jouissance.

« Des musiciens jouent l'andalous. Les voiles de mousseline tracent de grandes arabesques. Les ventres charnus des femmes gigotent. Colliers, bracelets, parures frontales cliquettent. L'andalous. La plaine chaloupée de la jouissance. »
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