Bien au-delà du voyeurisme lié à ce thème, le médecin
urgentiste et grand humaniste devant l'Éternel qu'est
Patrick Pelloux règle ici ses comptes avec l'obscurantisme médical qui a régné en Europe jusqu'au 19. siècle mais en profite aussi pour relater avec un plaisir non déguisé le pénible trépas de Staline et surtout pour évoquer avec beaucoup de sensibilité la vie et la mort de gens dont on devine qu'ils sont proches de son coeur comme celle de la chanteuse populaire Fréhel ou l'héroïque
Jean Moulin. Sans oublier un dernier chapitre très empathique pour dénoncer la maltraitance des animaux par l'industrie du spectacle.
En lisant les agonies de la demi-douzaine de rois évoqués dans le livre, je me suis dit que ces têtes couronnées sont morts bien plus douloureusement que beaucoup de leurs sujets misérables puisque leur soumission réglementaire au dogmatisme religieux de leur temps les aura mis a la merci des dangereux ignares qu'étaient alors les médecins, tout en leur interdisant de faire appel aux guérisseurs traditionnels qui soignaient souvent les "petites gens" et en savaient sans doute beaucoup plus sur les maux et remèdes mais étaient diabolisés par l'Église. D'ailleurs, le cléricalisme en prend aussi un coup lorsque le livre évoque la mort
De Voltaire.
Si celui-ci vous plaît, lisez aussi les autres livres du docteur Pelloux, vous ne le regretterez pas.
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