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Critique de KiriHara


Nous voici de retour au sein de la famille Malaussène, la famille dirigée par le grand frère, Benjamin, bouc émissaire professionnel, chargé de tous ses frères et soeurs que sa mère lui confie après chaque grossesse issue de chacune de ses aventures amoureuses avec des hommes de passage.

4ème opus de la saga Malaussène. On se demandait comment, après un troisième opus abracadabrantesque et un second opus à la qualité littéraire de haute volée dont on ne peut oublier le deuxième chapitre, Daniel Pennac pourrait nous proposer une suite encore plus extrême. C'est donc un pari réussi avec ce « Monsieur Malaussène » puisque, ce qui frappe le lecteur, c'est à la fois l'excellence de la plume de l'auteur et le grand n'importe quoi (dans le bon sens du terme) de l'histoire.

Avec ce « Monsieur Malaussène », on retrouve tous les personnages ou presque des précédents épisodes : Benjamin, Clara, Thérèse, la mère, le petit, Jérémy, Verdun, C'est Un Ange, Julie, le chien Julius, la reine Zabo, Coudrier... avec des évocations d'autres personnages disparus ou non comme l'inspecteur Thian, Stojil, Pastor... et l'on découvre de nouveaux personnages hauts en couleur comme Gervaise van Thian, la fille de l'inspecteur, Clément Clément alias Graine d'Huissier, Cissou la Neige un serrurier Robin des Bois cocaïnomane, Barnabooth, escamoteur de génie, Franekhel le gynécologue de Julie, Suzanne les yeux bleus ou le divisionnaire Legendre.
Julie est enceinte. La famille Malaussène va s'agrandir à nouveau, mais, au lieu que Benjamin ait un frère ou une soeur de plus à s'occuper, ce sera son propre enfant. La nouvelle le tracasse, comment devenir père quand on a la fâcheuse tendance à se retrouver sans cesse dans les ennuis ? Et question ennuis, cette fois-ci Benjamin aura fort à faire puisque le divisionnaire Legendre l'accuse de tous les meurtres des précédents opus puis, également, de ceux de six prostituées assassinées pour leur voler leurs tatouages, du serrurier, ainsi que d'autres ayant rapport avec le film du siècle réalisé par les parents du gynécologue de Julie. Mais Gervaise van Thian, flic, vierge et religieuse s'occupant desdites prostituées, se lance sur la piste du meurtrier. Problème, alors qu'elle est vierge, elle se retrouve enceinte sans savoir ni par qui ni comment.

Dans le même temps, Jérémy voue une passion sans borne pour le cinéma avant de se découvrir écrivain. Julie perd son enfant et disparait.

Mais tout cela n'est qu'une partie de l'incroyable imbroglio composé par Daniel Pennac au sommet de sa forme.
Daniel Pennac c'est une plume, mais aussi des idées loufoques qu'il arrive à vous faire passer comme naturelles, des personnages incroyables qu'il vous fait accepter et aimer, et une fin sans cesse renouvelée par une nouvelle naissance.

Daniel Pennac aime ses personnages et on le comprend, mais aime également la trame de ses histoires et, surtout, adore composer avec ces petits éléments qui reviennent sans cesse.

Mais Daniel Pennac c'est aussi l'art de mettre des mots en images, mais sans image. D'une simple phrase, il vous offre des émotions, des personnages, des lieux sans user d'adjectifs qualificatifs.

Alors que l'on pourrait craindre, comme dans certains films ou certains livres, qu'une excellence de plume nuise à la narration ou à l'intérêt de l'histoire, il n'en est jamais rien dans les livres de Daniel Pennac et l'on est sans cesse émerveillé par la qualité de l'écriture sans jamais que cela nuise au plaisir de lecture.

« Monsieur Malaussène » démarre fort avec cet enfant crucifié sur la porte d'un appartement qu'un huissier doit visiter et il termine par l'accouchement d'une vierge. Difficile de croire à une coïncidence de la part de l'auteur qui, apparemment, aime à manipuler les icônes de la religion, notamment avec le personnage de Gervaise, flic et religieuse, aussi proche des voyous, des prostituées que des policiers.

Rocambolesque, émouvant, drôle, attachant, irrévérencieux, magnifiquement écrit, « Monsieur Malaussène » est un excellent moment de lecture que l'on aimerait voir s'éterniser. Heureusement, Pennac n'a pas abandonné la famille Malaussène après cet opus et il restera, au lecteur, encore deux aventures de ses personnages préférés à dévorer après celui-là.
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