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Critique de madameduberry


En ouvrant ce livre, on ressent des émotions fortes.Il faut résister à la tentation de lutter contre celles-ci, et accepter de se laisser emporter. C'est un livre qui souffle fort et qui vous soulève, une tempête de mots, un torrent de montagne, une forêt d'images et de métaphores qui vous enserrent. C. Pennequin utilise la répétition et des phrases courtes qui se font écho les unes aux autres. Il semble répéter plusieurs fois la même idée mais sa pensée avance et le lecteur finit par entendre, au delà des mots, la voix de celui qui les écrit. C'est la grande réussite de ce livre-papier: il s'incarne et prend vie comme s'il était lu, parlé, crié.
C'est un livre qui chante la gloire de Péguy l'oublié, qui crie la force de Péguy l'incompris et qui évoque de façon poético hagiographique la puissance de la pensée de Péguy le méconnu. Péguy apparaît progressivement comme un auteur comparable à Nietzsche pour la force vitale et pour le caractère percutant , novateur, des idées , haut, très haut au-dessus de la mêlée.
Quand on respire, on se dit que ce texte est trop touffu et foisonnant.
Mais il ne saurait en être autrement, c'est le chant d'un barde et non une analyse philosophique et littéraire.
Pennequin a lu Péguy. Il chante la grandeur de l'oeuvre et l'extraordinaire vitalité de l'homme.
Certains lecteurs de Péguy, qui ne veulent pas le laisser aux mains des catholiques ou des étroits de pensée, reconnaîtront le souffle du "mécontemporain", et saisiront un des volumes de poésie ou d'écrits polémiques qu'ils possèdent, pour le relire. D'autres voudront le connaître. Je ne saurais conseiller à ces derniers par quel texte commencer. J'ai rencontré l'écriture de Péguy par hasard, et c'est un professeur de philosophie de la Sorbonne, couronné de cheveux blancs et couvert d'honneurs, Henri Birault, qui a lu à la dizaine d'étudiants que nous étions, un poème merveilleux dont j'ai oublié le titre, dans une petite salle au parquet ciré et aux plafonds assez hauts pour laisser déployer la musique des mots et l'écho de leur signification.
Magie du verbe, magie de la parole, je suis heureuse d'avoir retrouvé dans le petit livre de Pennequin quelque chose de la voix unique de Péguy, que j'ai entendue ce jour-là à 20ans, quand je pensais qu'il était un écrivain de sacristie.
Lu dans le cadre de Masse Critique
Merci à Babelio, à l'éditeur L'Atelier de l'Agneau pour cette rencontre, et merci à l'auteur.
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