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Critique de latina


Pierre a le coeur percé. Pierre a peur. Pierre a mal. Mal au coeur, mal à son enfance, mal à l'autre.
Que je l'aime, ce Pierre inventé par Anne Percin ! A 28 ans, il quitte Paris et surtout R....
Il devient brocanteur à la campagne, dans la Sarthe. Sa maison aux quatre vents suinte d'humidité, il ne mange pas grand-chose, mais il a deux chiens, plein de chats, et en tête une peintre dont il veut écrire la biographie : Rosa Bonheur, cette artiste « d'une modestie effarante, dont le monde, c'est la bête ».
Pierre a plein d'amour en lui. Pour ses parents, pour son frère mort il y longtemps, pour R...
Pierre adore chanter, surtout des vieilles chansons. Surtout Mouloudji. Sa nostalgie, sa tendresse.
Pierre est pudique. Bâillonné par des gestes retenus. Par des mots non dits. Par des sentiments qui l'étouffent.

Comment expliquer cet élan qui me pousse vers ce Pierre, sinon grâce à l'écriture si humaine, si poétique d'Anne Percin... de roman en roman, elle m'emmène de plus en plus loin dans la profondeur, dans la recherche de soi à travers les personnages qu'elle invente. D'une manière si simple, si directe, elle décrit la vie et ses souffrances, la vie et ses petits riens qui la font étinceler, la vie et ses joies exaltantes.

Pendant ma lecture, s'est imposée à moi l'image de Pierre Niney, cet acteur si sensible, à l'aspect fragile et pourtant si déterminé. Ceux qui le connaissent comprendront. Eh bien ce Pierre d'Anne Percin lui ressemble étrangement.

Sans hésiter, je recommande ce bout d'humanité à tous ceux qui aiment s'arrêter un moment pour regarder. Soi-même, son chat, son chien, son pommier, les rides de sa mère, le dos voûté de son père, la larme au coin de l'oeil d'un inconnu, les photos jaunies...

« Ces fantômes de sentiments, vaporeux, évanouis, avortés, qui restent entre nous et qui nous étouffent », Anne Percin les libère ici. Et nous libère.
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