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Critique de Arakasi


Panique au Vatican ! Un hurluberlu nanti de solides connaissances en informatique est parvenu à s'introduire sur l'ordinateur personnel du pape pour y laisser un curieux message : à Séville, en Andalousie, une église tuerait pour se défendre de mystérieux agresseurs. Deux morts sont déjà sur le carreau – un architecte empalé sur une pique après être tombé du toit du bâtiment et un secrétaire de l'archevêque de Séville retrouvé le crâne écrabouillé par une brique tombée d'une corniche.

Partagé entre l'inquiétude et l'agacement, le Saint Siège décide d'envoyer sur place l'un des meilleurs enquêteurs du Vatican, le père Lorenzo Quart, brillant et séduisant prélat, dont l'intelligence n'a d'égale que l'inébranlable sang-froid. Mais l'intelligence et le sang-froid du père Lorenzo seront rapidement mis à rude épreuve, car celui-ci trouvera bien peu d'alliés entre les murs de l'inoubliable Séville. du caractériel père Don Priamo Ferro – prêtre en charge de la fameuse église assassine – à la belle et beaucoup trop séduisante duchesse Macarena Bruner de Lebrija, en passant par le financier véreux Pancho Gravira et l'architecte américaine Gris Marsala, toutes les personnes qui louvoient autour de l'église Notre-Dame-des-larmes ne semblent avoir qu'un seul objectif : lui mettre la maximum de bâtons dans les roues. Heureusement, Lorenzo Quart n'est pas homme à se décourager pour si peu, et, tel un Templier des temps modernes, il est bien décidé à lutter jusqu'au bout pour extirper la vérité de ce lourd imbroglio de mensonges, celle-ci dût-elle se révéler aussi blessante et corrosive que l'acide.

Tous les familiers du romancier le savent, Arturo Pérez-Reverte est un amateur de romans de cape et d'épée et cette particularité saute aux yeux dès les premières pages de « La peau de tambour ». Certes, le récit se déroule à notre époque, mais on retrouve dans sa narration riche en rebondissements, dans la légèreté parfois un peu extravagante de ses intrigues et dans la fantaisie de ses protagonistes, des accents propres aux romans d'aventure du XIXe siècle. Sans dégager autant de séduction et de poésie que le magnifique « Cimetière des bateaux sans nom », « La peau de tambour » ne manque pas d'un charme bien à lui – grâce en soit rendue à la très belle plume du romancier dont les descriptions enchanteresses de Séville sont de véritables invitations à sauter illico dans un avion pour l'Andalousie et à son imagination aussi vivace que plaisamment fantasque. Comme c'est souvent le cas dans les romans de Pérez-Reverte, les personnages secondaires sont particulièrement réussis et j'avoue un faible énorme pour le trio de truands en charge de contrecarrer l'enquête du père Lorenzo, une parfaite bande de bras cassés si incompétents qu'ils en deviennent presque attendrissants. En conclusion, une bonne intrigue, divertissante, rocambolesque et toujours aussi joliment écrite.
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