C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la plume de
Régine Pernoud pour découvrir
Aliénor d'Aquitaine.
Pas de fiction ici, on est vraiment dans une oeuvre historique, et pourtant, ce livre se lit tout seul !
Au-delà de la légende, on découvre une femme intelligente, une femme de pouvoir, une femme de tête, qui malgré toutes les épreuves qu'elle va traverser assumera toujours son rang et ses responsabilités.
Aliénor épouse donc en premières noces Louis juste avant qu'il ne devienne Louis VII. J'avais découvert ce personnage sous la plume de
Michel Pastoureau dans le Roi tué par un cochon. Fils de Louis VI le Gros, Louis VII n'était pas destiné et pas formé à être roi, il s'était destiné à la vie religieuse, et c'est la mort ignominieuse de son frère aîné qui a changé son destin. Louis VII, malgré ses mauvais choix (le divorce avec Aliénor, la croisade...) se révèle comme quelqu'un de sage, qui a vraiment à coeur le bien commun.
Après avoir divorcé de Louis, Aliénor épouse ensuite Henri II Plantagenêt. Mariage d'amour, ils font une équipe de choc dix ans durant, et puis Henri trompe Aliénor avec Rosamund ("la rose immonde") et dès lors, Aliénor va saper son autorité et son pouvoir au profit de ses enfants.
Malheureusement, ses enfants, elle les verra se déchirer et tous mourir les uns après les autres. Notamment Jean sans Terre qui n'aura de cesse d'évincer son aîné
Richard Coeur de Lion du trône.
On rencontre aussi Thomas
Beckett, et sa grande amitié suivie de sa grande brouille avec Henri.
Aliénor a fait énormément pour son peuple, toujours sur les routes pour rendre justice ou autre, elle a toujours accompli ses devoirs en fait. Elle a aussi beaucoup contribué au développement de l'art (La Fin Amor et les troubadours, les oeuvres qui sont parvenues jusqu'à nous, Tristan et Yseult et les romans de Chrétien de Troyes ont été écrits sous son "règne" voire peut-être même sur ses terres).
A soixante-dix ans passés, elle était encore sur les routes à tenter de préparer ou entretenir la paix, en arrangeant le mariage de sa petite-fille, Blanche de Castille.
Je ressors de cette lecture toujours enchantée par
Régine Pernoud, mais aussi terriblement admirative d'Aliénor !