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Critique de Clelie22
Tous les hommes valides sont partis pour la grande boucherie de 14-18. Dans ce coin du Poitou, entre plaine et marais, ne restent que les invalides, les simples d'esprit, les vieillards, les enfants et les femmes, les gardiennes. En plus de leurs tâches domestiques habituelles, elles doivent labourer, moissonner, récolter, emblaver, semer... Elles qui n'ont ni la force ni l'habileté pour manier outils et bêtes doivent maintenir coûte que coûte les fermes, pour nourrir les soldats et pour que les fils, maris et gendres trouvent les fermes en état lorsqu'ils reviendront.
La Misangère, la grande Hortense, est une de ces femmes. Dure, volontaire, intransigeante, elle fait marcher la ferme de sa fille et de son fils tout en veillant aux intérêts des uns et des autres. Elle engage pour l'aider une servante, Francine Rians, jeune fille de l'assistance. Travailleuse, honnête et discrète, Francine a toujours rêvé, sans jamais le trouver, d'être accueillie et aimée. Trouvera-t-elle sa place dans la famille Misanger ? le travail et le dévouement peuvent-ils faire oublier qu'on est la fille de personne ?
Ce roman m'a saisie dès le premier chapitre. Mon coeur vibrait avec celui de ces femmes d'une autre époque. Perochon plante très vite son décor et nous fait entrer de plain-pied dans l'histoire de la famille Misanger. Peut-être que cette histoire m'a d'autant plus touchée qu'elle ressemble sans doute beaucoup à ce que vécurent mes ancêtres paysans (et paysannes) dans le Nord du Poitou. En dehors de cet aspect personnel, ce roman nous attache très vite à ces personnages finement dépeints, à ces femmes fortes et courageuses. On est très loin des cruches pâlichonnes qui servent habituellement de "love interest" au héros. Ici, elles sont les principaux personnages et les plus intéressants. Au point que Les Gardiennes est considéré comme l'un des premiers romans féministes. Cela se justifie d'autant mieux que l'auteur ne se contente pas de raconter. Sans en avoir l'air, il amène son lecteur à prendre conscience de l'immense dévouement de ces femmes qui, parfois au prix de leur santé et de leur vie, permirent que l'activité économique se maintienne et puisse repartir après guerre et qui en reçurent si peu de reconnaissance. Pas de médaille ni de place sur le monument aux morts pour ces femmes qui, pourtant, "sauvèrent la France" d'une manière bien plus durable que ceux qui se battirent dans les tranchées.
Les Gardiennes est un roman passionnant parce qu'il dépeint avec beaucoup de réalisme et de beauté le travail méconnu des femmes à l'arrière, dans les campagnes. C'est aussi un roman passionnant grâce à l'histoire de Francine qui installe une tension et une curiosité dans l'intrigue même si cette histoire peut paraître déjà vue et revue. J'ai pris d'autant plus de plaisir à le lire que la version audio proposée par le site Littérature audio.com est magnifiquement interprétée. Je la recommande chaudement.
La Misangère, la grande Hortense, est une de ces femmes. Dure, volontaire, intransigeante, elle fait marcher la ferme de sa fille et de son fils tout en veillant aux intérêts des uns et des autres. Elle engage pour l'aider une servante, Francine Rians, jeune fille de l'assistance. Travailleuse, honnête et discrète, Francine a toujours rêvé, sans jamais le trouver, d'être accueillie et aimée. Trouvera-t-elle sa place dans la famille Misanger ? le travail et le dévouement peuvent-ils faire oublier qu'on est la fille de personne ?
Ce roman m'a saisie dès le premier chapitre. Mon coeur vibrait avec celui de ces femmes d'une autre époque. Perochon plante très vite son décor et nous fait entrer de plain-pied dans l'histoire de la famille Misanger. Peut-être que cette histoire m'a d'autant plus touchée qu'elle ressemble sans doute beaucoup à ce que vécurent mes ancêtres paysans (et paysannes) dans le Nord du Poitou. En dehors de cet aspect personnel, ce roman nous attache très vite à ces personnages finement dépeints, à ces femmes fortes et courageuses. On est très loin des cruches pâlichonnes qui servent habituellement de "love interest" au héros. Ici, elles sont les principaux personnages et les plus intéressants. Au point que Les Gardiennes est considéré comme l'un des premiers romans féministes. Cela se justifie d'autant mieux que l'auteur ne se contente pas de raconter. Sans en avoir l'air, il amène son lecteur à prendre conscience de l'immense dévouement de ces femmes qui, parfois au prix de leur santé et de leur vie, permirent que l'activité économique se maintienne et puisse repartir après guerre et qui en reçurent si peu de reconnaissance. Pas de médaille ni de place sur le monument aux morts pour ces femmes qui, pourtant, "sauvèrent la France" d'une manière bien plus durable que ceux qui se battirent dans les tranchées.
Les Gardiennes est un roman passionnant parce qu'il dépeint avec beaucoup de réalisme et de beauté le travail méconnu des femmes à l'arrière, dans les campagnes. C'est aussi un roman passionnant grâce à l'histoire de Francine qui installe une tension et une curiosité dans l'intrigue même si cette histoire peut paraître déjà vue et revue. J'ai pris d'autant plus de plaisir à le lire que la version audio proposée par le site Littérature audio.com est magnifiquement interprétée. Je la recommande chaudement.
