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Critique de ATOS


A enfance particulière, destin singulier.
L'origine, le commandement, l'ordre de mise en marche se trame dans l'enfance.
Pour Sonia Rykiel ce sera les mots de sa mère.
L'enfant rouge, l'inclassable, l'intranquille, l'enfant qui porte sa marque.
La première née annonce la couleur !
Elle n'est pas conforme, elle le sait, elle le vit, elle n'en souffre pas, elle ne se soumettra jamais. Alors cette différence, née dans le regrard de sa mère rédigera sa feuille de route.
«  Je sentais qu'il y avait quelque chose à tuer à la maison, mais je ne savais pas quoi.. ».
L'enfance sera sa blessure, ce sera sa force, ce sera sa source.
Qui connaît un peu le monde de la mode connaît ses codes, son langage.
La futilité n'est qu'un artifice qui cache de profondes et très belles vérités.
Qui dit mode, dit façon.
La mode...cette danse de la séduction. Et ce n'est pas un hasard si la mode courtise le parfum et si l'art imprègne ses fibres.
Sublimation, rêve, spectacle, lumières, matières, volumes, lignes et expressions.
Exigence toujours.
A nouvelle saison, nouvelles pièces. Premiers rôles, mise en scène, musique, chorégraphie.
La mode est un spectacle qui cache toujours son jeu.
On joue !
On entre en scène.
Des centaines d'heures de travail, de cris, d'exaltation, d'emportement, de passion non pas pour créer l'illusion mais la fascination !
La mode est un mouvement.
Transgression, révolution, libération, déclaration, revendication, exclamation, séduction.
Avant de vendre du rêve, la mode l'invente, l'imagine, le met au monde, le crée.
« Tout est luxe calme et volupté... » disait Baudelaire.Tout est travail acharné qu'il convient de faire oublier.
On joue !
On se reflète dans l'imaginaire , on n'est jamais le reflet de la réalité.
Haute couture, haute voltige.
Tout est mouvement dans la mode.
Plis, drapés, jetés, tombées,. La maille de ce labyrinthe de courbes entrelace, enveloppe, marque, souligne, flotte, enserre, embrasse, suggère, répond.
On ment, on enjolive ; on maquille, on grime, on envoûte, on conte et on se raconte.
La rampe s'allume, la salle est pleine, et le spectacle commence !
A chaque fois, c'est la vie qui se joue dans ces minutes là.
On joue dans la plus profonde vérité de son enfance. L'enfance de l'art.
On joue : et puis parfois surviennent les tragédies.
Ce "P de P" qui se met à souffler sur votre flamme. Qui fait trembler les ombres, qui voudrait étouffer les lumières.
Ce "P de P" qui n'a rien à foutre de votre destin.
Ce "P de P" qui vous prend par la main, par les jambes, à bras le corps .
On joue pour de vrai mais on ne souffre jamais pour de faux.
L'élégance réside dans l'équilibre. Quel qu'en soit le prix.
On lui concède la douleur mais on refuse de lui laisser sa vie.
On joue toujours et en corps pour gagner la partie, jamais la sortie.
"P de P" : le malheur d'une injuste déchirure, cruelle malfaçon de l'être.
On joue. Mais on n'oublie pas.

( à N., à la vie !, pour son intelligence de la forme et toute la beauté de son fond).

Astrid Shriqui Garain.
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