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Critique de Biblioroz


C'est mon premier Anne Perry et je pensais qu'un policier anglais situé dans l'époque victorienne serait gage d'un agréable moment de lecture. Nous sommes à l'aube du XXe siècle mais seul un fiacre, épisodiquement, vient donner un bien maigre élément sur cette fin d'année 1898. Dommage. Également les appliques de gaz et les majordomes, mais c'est tout.
Point de vue ambiance britannique, bien qu'un peu plus présente, elle se fait très discrète avec un peu de brouillard, des tasses de thé brûlantes accompagnées de petits gâteaux secs ou de « mince pies », un petit déjeuner garni de rognons.
Sur l'enquête, j'ai eu l'impression d'être mise sur un manège qui tournait en rond avec trois ou quatre éléments qui revenaient inlassablement dans mon champ de vision sans qu'ils soient étoffés de tel ou tel indice supplémentaire. On passe d'un personnage à l'autre et ceux-ci ressassent toujours les mêmes sujets, les mêmes craintes, les mêmes pensées. Leurs appréhensions, leurs doutes et leurs inquiétudes tournent également en boucle.
Dans cette trame insipide et sans aucun relief, j'ai fait connaissance de Pitt. de policier, il est passé dans la Special Branch et enquête, à Londres, sur tous les actes criminels menaçant la nation, comme le terrorisme. Suite à une information de vente d'opium donnée par un indicateur, cinq policiers se sont fait piéger dans une maison à Lancaster Gate. Deux d'entre eux sont morts sur le coup alors que les trois autres sont grièvement blessés. Acte d'anarchistes très présents dans la capitale ? La dynamite utilisée ne reflète pas leur moyen de révolte et les infiltrés dans leurs différents groupes n'ont pas du tout eu vent du projet de cet attentat. Alors des anarchistes, les soupçons dérivent et tournent autour d'une ancienne affaire où la police n'est peut-être pas si intègre que cela.
Un agent de liaison avec la police travaillera en parallèle de Pitt sur cet abominable attentat. Leurs contacts seront parfois tendus, l'idée de corruption avancée par Pitt met mal à l'aise.
Et voilà nos enquêteurs pris dans d'interminables états d'âme, craignant douloureusement que leur police, qui devrait être garante de l'ordre, ne soit en fait qu'une institution corrompue, sans aucun sentiment de justice.
Avec quelques incursions plutôt sympathiques dans les foyers, les femmes des uns et des autres s'impliqueront un peu en désirant avant tout que la vérité soit démêlée et dite au grand jour.
Les dialogues répètent toujours les mêmes choses, avec peu ou prou les mêmes termes. L'avantage est que si vous vous êtes assoupis sur certaines pages, les faits ne vous resteront pas longtemps inconnus. On va savoir au moins une dizaine de fois, voire plus, qu'un opiomane ne peut supporter et veut dénoncer le jugement qui a condamné son ami à la potence, que Pitt pouvait parler ouvertement à sa femme Charlotte de ses anciennes enquêtes mais plus maintenant qu'il est à la Special Branch, qu'un important échange commercial avec la Chine doit être signé avant tout scandale, qu'il est difficile d'admettre que les victimes puissent être des policiers véreux…

L'écriture est appréciable, je n'ai rien à lui reprocher mais certains chapitres sont interminables et soporifiques, comme celui d'une réception mondaine dans laquelle mes paupières s'alourdissaient dangereusement avec le risque de laisser tomber le livre de poche sur mon nez !
Bon, le sujet de l'opium, la compassion éprouvée par Pitt envers le jeune dépendant de cette drogue donnent un peu de consistance à cette intrigue. Les quatre-vingts dernières pages ont enfin éveillé mon intérêt pour ne pas finir en poussant un grand soupir et me dire « Ouf, le tour de manège est enfin terminé ! »
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