AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ecceom


Celui qui aimait le drame et le chaos

Comme beaucoup, je suis fan de la série Friends.
Pour autant, je ne m'intéresse guère à ses acteurs et j'ai donc abordé cette autobiographie avec un certain recul.

Le livre pourrait (s'il avait une structure -mais j'y reviendrai), se résumer en 3 parties : le drame, Friends et le suicide permanent.

Le drame : le petit Matthew Perry a vu ses parents divorcer. Non ? Si ! Son père a quitté le Canada pour la Californie et sa mère qui avait la charge de Matthew, devenue l'attachée de presse du 1er ministre canadien, était très occupée.
Cette situation a plongé le gamin dans un sentiment d'abandon permanent que seul l'alcool rend supportable. Mais attention, pas un petit verre. C'est en litres de Vodka que ça se traite. Et quand ça ne suffit plus, en pilules, cachets et comprimés.

2ème partie : Friends.
Chandler Bings et lui ne font qu'un. Il est le personnage. Cette série l'a rendu riche et célèbre, lui a permis de sortir avec tellement de femmes que le Popeye des Bronzés est un misérable Jean-Claude Dusse à côté. Bien entendu, comme Matthew est insécure, il foire toutes ses relations (dont la fameuse avec Julia Roberts), avant que ses compagnes ne découvrent qui il imagine être au-delà de l'amuseur public.

3ème partie : la chose terrible.
C'est l'addiction. Alcool omniprésent, pilules en tout genre, cures...Il a beau savoir qu'il court à sa perte, il fonce quand même dans le mur en klaxonnant.

Le livre se termine sur un Matthew apaisé, enfin guéri de ses démons. (sa fin récente démontre qu'il s'agissait d'un mensonge de plus)

A la fin de la lecture (et ça se lit très vite si on saute les interminables énumérations de prise de Suboxone, OxyContin, Xanax, Vicodin, métadone, et autres opioïdes en tout genre), on est partagé entre pitié et compassion pour cette vie gâchée et toutes ces souffrances. Et agacement. Certes, Matthew use et abuse du second degré, joue son Chandler, mais reste furieusement autocentré.
D'abord, il se considère comme un génie du rire, qui aurait inventé quasiment un langage, alors que sa carrière hors-Friends aurait quand même dû lui permettre de relativiser ce talent.
Ensuite, on peut constater que même quand il se flagelle, on trouve en arrière-plan et en permanence, un renvoi de responsabilité vers les autres et notamment papa/maman… Au bout d'un moment, on se dit qu'il est surprenant qu'aucun psy n'ait pu régler ce problème. Un de ses thérapeutes semble d'ailleurs faire le bon diagnostic : c'est parce qu'il aime le drame et le chaos que Matthew a un problème d'addiction. Et là...

Un mot sur la forme. J'ai rarement lu un texte aussi mal écrit et/ou traduit. C'est confus, répétitif, désordonné, rédigé avec les pieds et avec un humour lourdingue. Ça fait beaucoup (ou peu)…

Enfin, cerise sur le gâteau, (p 112 de l'édition de poche) : "si j'ai bien compris, les premiers à choper ce sont les bassistes, parce qu'ils sont flegmatiques et cool et qu'ils savent bouger leurs doigts d'une façon puissante et délicate à la fois (à l'exception de Paul McCartney, lui c'est sûr que ce n'était jamais le premier à pécho)".

McCartney en exemple de bassiste nul et délaissé par les femmes ?! La drogue s'attaque vraiment au cerveau et aux oreilles...

Finalement, le seul passage qui a un peu de tenue, est la préface de Lisa Kudrow. Est-ce que ça pourrait davantage confirmer ce gâchis ?
Commenter  J’apprécie          93



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}