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Critique de Sharon


Voici le troisième tome des aventures des frères Reavley. Nous sommes en 1916, et nous sommes en Angleterre, une Angleterre plus conservatrice que celle qu'il a été donné de voir dans les enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt - peut-être parce que nous sommes dans un petit village, dans lequel beaucoup voudrait que rien n'ait changé, que tout redevienne comme avant. Je pense au personnage d'Hannah, la soeur aînée : mariée, mère de famille, elle ne souhaite rien de plus, ne souhaite rien de plus pour les autres femmes (une femme directrice de banque, une femme élisant des députées, quelle horreur !). Cependant, je comprends qu'elle souhaite un retour à la vie d'avant, un temps où elle n'avait pas à craindre pour son mari, pour ses frères et soeur, où elle ne se sentait pas démunie face au chagrin des femmes de la paroisse, qui ont perdu un mari, un fils, un frère, où elle ne se sentirait pas mise à l'écart par son mari, par son frère, parce qu'ils ne veulent pas, ne peuvent pas lui dire ce qu'ils ont vécu au front. Aussi les questionne-t-elle, malgré tout, et tant pis s'ils pensent qu'elle n'a pas la force d'entendre ce qu'ils ont vécu - à elle de leur prouver le contraire.
Oui, le roman débute par la blessure de Joseph, alors qu'il était allé dans les tranchées chercher un blessé, lui sauvant ainsi la vie, manquant de son côté perdre un bras. le lecteur suivra ainsi la convalescence de Joseph, les douleurs, la difficulté à se réapproprier les gestes de la vie quotidienne. Il s'interroge aussi sur sa capacité à retourner au front, lui qui se trouve désormais à l'abri en Angleterre. Qui pourrait lui reprocher, lui qui a été décoré pour son acte de bravoure, de rester et de reprendre la charge de la paroisse, d'autant plus que Kerr, qui a cette charge, semble totalement dépassé par elle, c'est du moins ce que ressentent les paroissiens, ceux qu'il visite parce qu'ils ont perdu un proche.Note : Kerr est un être humain comme les autres, il est simplement confronté, comme tous ai-je envie de dire, à une situation qui le dépasse. Et comme si la guerre n'était déjà pas assez douloureuse, un meurtre est commis, un jeune chercheur de l'institut, qui travaillait d'arrache-pied à la conception d'une nouvelle arme. La douleur est une chose, le fait de se suspecter les uns les autres parce qu'un espion peut être dans la place en est une autre.
L'enquête n'est pas facile, parce qu'elle touche de prêt à des personnes que la famille Reavley aime et estime. Et si Joseph, de par sa blessure, reste à St Giles, c'est Matthew qui monte au front, à sa façon, et sera témoin à son tour des atrocités de la guerre : il admirait déjà son frère aîné, il l'admire encore plus. C'est un peu comme si cette "pentalogie" avait pour but de nous montrer toutes les facettes de la guerre, y compris les moins reluisantes : la guerre n'a pas fait taire les ambitions personnelles, n'a pas empêcher les trahisons intimes. Les frères Reavley en seront les témoins.
Cette série de livre n'est pas toujours facile à lire pour moi, parce que la réalité des combats est vraiment décrite avec précision, et qu'en lisant ces récits, je ne peux m'empêcher de penser à mes ancêtres qui ont vécu ces combats et qui en ont payé le prix fort.
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