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Critique de Syl


Syl
29 novembre 2022
A une semaine de Noël, en pleine préparation du pudding avec sa fille Charlie, Gracie Tellman reçoit la visite de Millie Foster qui vient lui demander son aide. Désormais domestique dans une riche famille d'Eaton Square, à Harcout House, la jeune fille a remarqué que de la nourriture disparaissait régulièrement sans trop inquiéter le personnel. Ne voulant pas être accusée de vol, Millie souhaiterait que Gracie mène une petite enquête.
Avec l'accord (réticent) de son mari Samuel, inspecteur de police de Bow Street, Gracie propose de remplacer Millie à son poste de travail, durant une semaine. Sur place, elle aura plus facilement la possibilité de démêler cette curieuse histoire qui ne semble pas si insignifiante comme on pourrait le penser.
En se présentant à Harcout House et en prétextant que Millie est malade et qu'elle la remplacera le temps qu'elle guérisse, Gracie découvre une maison impeccablement tenue. Avec ses références d'ancienne servante chez lord et lady Pitt, son entrée se fait sans trop de difficulté et les tâches qu'on lui confie lui permettent de fureter partout et de poser certaines questions. Cependant, sa curiosité n'est pas toujours bien vue et il lui est difficile de gagner en si peu de temps la confiance des gens qui l'entourent. Tous se montrent méfiants et la gouvernante Mrs. Jenkins la surveille de près. Mais très vite, Gracie surprend Bessie, une petite servante, prendre dans le garde-manger de la nourriture pour l'emporter dans le grenier, et chose surprenante, tous les domestiques la laissent faire…
Il lui reste peu de temps pour comprendre ce qu'il se passe dans les coulisses de Harcourt House, et avec beaucoup de bienveillance et d'intuition, Gracie va percer ce mystère et apporter un peu de douceur pour chacun.

Ce petit roman de l'épaisseur d'une nouvelle est un conte de Noël comme aurait pu l'écrire Charles Dickens. La trame policière n'est pas bâtie comme les autres intrigues de l'auteur, même si l'affaire a des tenants criminels et que ses implications conduisent à un décès.
On retrouve Gracie, l'ancienne servante des Pitt, mariée et mère de trois enfants. Sa générosité et son humanité la pousse toujours à aider son prochain et dans cette histoire, elle n'hésite pas à laisser sa famille une semaine avant Noël.
Harcourt House est une belle demeure scindée en des mondes distincts ; d'un côté, Mr. et Mrs. Harcourt, de l'autre, les domestiques, d'un côté ce sont deux êtres opportunistes et cupides, de l'autre, ce sont des âmes solitaires, malmenées par la vie, qui ont su constituer dans ce foyer, une famille. Dans une atmosphère feutrée, que j'ai imaginée très sombre, inquiétante et silencieuse, Gracie apparaît comme un ange salvateur auréolée de lumière. Elle va trouver les mots qui réveillent les rêves, elle va chasser le fétide et purifier l'air, et là, c'est au sens figuré et au sens propre, car le thème de fond de cette tragédie indigne parle de maltraitance et de spoliation.
Un roman de Noël… la fin ne peut être qu'heureuse et même si le décorum n'est pas flamboyant, les sentiments, exprimés avec pudeur, racontent bien cette magie.
Un livre pour décembre, juste… une semaine avant Noël… que je vous recommande !
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