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Critique de Arakasi


Nous sommes à Vienne un soir de 1909 et la maisonnée de l'acteur renommé Eugène Bischoff est en ébullition. En effet, le maître de maison vient de se brûler la cervelle après un dîner bien arrosé en compagnie de quelques amis intimes. Certes, les raisons ne manquaient pas à Bischoff d'en finir avec la vie – une carrière sur le déclin, une ruine probable et des doutes sur la fidélité de sa splendide épouse – mais un doute persiste. le Baron Yosh, ancien amant de la séduisante Mme Bischoff, aurait-il poussé l'époux au suicide comme le pensent certains de ses invités ? Ou faut-il chercher la cause de sa mort ailleurs, dans des forces maléfiques soumises à un assassin rusé et vicieux, dissimulé quelque part dans Vienne ? Menée par l'ingénieur Solgrub, une chasse au monstre est lancée… Des années plus tard, le Baron Yosh nous conte ces quelques journées qui ont marqué sa vie et fait basculer à tout jamais son existence.

Récit policier lorgnant vers le fantastique, « le Maître du Jugement dernier » fascine surtout par l'ambiguïté qui entoure son narrateur. Personnage assez peu sympathique, décrit par beaucoup comme violent, brutal et volontiers capable d'un meurtre, ses dires ne vont pas s'en élever quelque suspicion chez le lecteur. Tortueux, sinueux, le récit prend un malin plaisir à nous égarer et nous abandonne encore plus confus et déstabilisé qu'à l'orée de notre lecture. Les deux thèses, celle réaliste et celle fantastique, sont menées de front avec habilité, même si la narration finit par trancher en faveur d'une des deux – mais faut-il vraiment s'y fier ? le dénouement, très bien amené, fonctionne dans les deux cas et la révélation de l'identité du « Maître du jugement dernier » est une découverte que j'aurais scrupule à révéler aux futurs lecteurs. Sans faire partie de mes romans préférés de Léo Perutz, un bon cru tout de même !
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