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Critique de thedoc
La littérature ado a ce truc en plus par rapport à la littérature dite pour adulte... savoir parler sans détour de manière tolérante et simple des thèmes de société actuels.
"Cette fille, c'était mon frère" nous plonge dans le quotidien d'une famille presque comme toutes les autres, à ceci près que le fils aîné, Liam, beau gosse, brillant élève, 17 ans, n'est pas né dans le bon corps. Depuis toujours, en lui, dans son coeur et dans sa tête, il est une fille. Il est Louna qui la nuit, enfin, peut exister. La seule à connaître et à partager son secret est sa petite soeur Regan qui patiemment l'écoute, le soutient et le laisse se transformer devant le miroir en pied de sa chambre. Mais même si elle aime par-dessus tout son frère, ce secret devient de plus en plus lourd à porter pour Regan qui comme toutes les jeunes filles de son âge aspire à une vie « normale »…
Transgenre, le thème est annoncé clairement dès le début de ce roman sensible et fort.
Si l'histoire de Liam/Louna est un point central du récit, permettant d'aborder l'état psychologique d'un ado qui n'est pas né dans le bon corps (dépression, espoir, aveu, transition), ce roman brosse surtout le portrait d'une famille où chacun semble bien seul. Regan, tout d'abord, la narratrice, nous révèle toute l'ambivalence de ses sentiments face à un frère qu'elle adore et à une soeur qu'elle accepte… mais jusqu'à un certain point. Si Louna souhaite exister aux yeux du monde, Regan aussi, que ce soit au lycée ou dans son job de baby-sitter. Trouver ensuite pour elle du réconfort auprès de ses parents dont les rôles originaux se sont inversés semble mission impossible : un père dépossédé de son rôle de chef de famille et sûrement devenu machiste en décelant inconsciemment les tendances de son fils, une mère qui carbure aux médocs et dont le travail apparaît comme une fuite en avant pour se libérer d'une famille qu'elle semble totalement occulter.
Relations familiales mais aussi amitié, amour, regard des autres, intolérance sont donc les thèmes de ce roman qui met en avant le chemin de combattant que doit suivre une personne transgenre pour affirmer sa véritable identité, tout en apportant des précisions utiles sur ce qu'est justement la transidentité. Un rappel au passage, souvent mentionné au cours du récit, le genre est indépendant de la sexualité… C'est d'ailleurs ce que l'auteur a bien mis en avant en choisissant Regan comme narratrice : cette histoire, c'est surtout celle de deux ados d'aujourd'hui qui ont besoin d'exister, que l'on soit transgenre ou sœur de transgenre, que l'on soit dans la « normalité » ou pas... Car le problème demeure le même à cet âge si complexe : trouver sa voie et être soi.
Si ce n'est quelques longueurs, le style est agréable et le récit habilement mené avec des flash-back réguliers qui nous permettent de revenir sur les premiers signes visibles de Louna en Liam. Les personnages sont émouvants et complexes.
C'est une histoire d'aujourd'hui qui permettra de sensibiliser les lecteurs, jeunes et adultes, à la question des transgenres.
"Cette fille, c'était mon frère" nous plonge dans le quotidien d'une famille presque comme toutes les autres, à ceci près que le fils aîné, Liam, beau gosse, brillant élève, 17 ans, n'est pas né dans le bon corps. Depuis toujours, en lui, dans son coeur et dans sa tête, il est une fille. Il est Louna qui la nuit, enfin, peut exister. La seule à connaître et à partager son secret est sa petite soeur Regan qui patiemment l'écoute, le soutient et le laisse se transformer devant le miroir en pied de sa chambre. Mais même si elle aime par-dessus tout son frère, ce secret devient de plus en plus lourd à porter pour Regan qui comme toutes les jeunes filles de son âge aspire à une vie « normale »…
Transgenre, le thème est annoncé clairement dès le début de ce roman sensible et fort.
Si l'histoire de Liam/Louna est un point central du récit, permettant d'aborder l'état psychologique d'un ado qui n'est pas né dans le bon corps (dépression, espoir, aveu, transition), ce roman brosse surtout le portrait d'une famille où chacun semble bien seul. Regan, tout d'abord, la narratrice, nous révèle toute l'ambivalence de ses sentiments face à un frère qu'elle adore et à une soeur qu'elle accepte… mais jusqu'à un certain point. Si Louna souhaite exister aux yeux du monde, Regan aussi, que ce soit au lycée ou dans son job de baby-sitter. Trouver ensuite pour elle du réconfort auprès de ses parents dont les rôles originaux se sont inversés semble mission impossible : un père dépossédé de son rôle de chef de famille et sûrement devenu machiste en décelant inconsciemment les tendances de son fils, une mère qui carbure aux médocs et dont le travail apparaît comme une fuite en avant pour se libérer d'une famille qu'elle semble totalement occulter.
Relations familiales mais aussi amitié, amour, regard des autres, intolérance sont donc les thèmes de ce roman qui met en avant le chemin de combattant que doit suivre une personne transgenre pour affirmer sa véritable identité, tout en apportant des précisions utiles sur ce qu'est justement la transidentité. Un rappel au passage, souvent mentionné au cours du récit, le genre est indépendant de la sexualité… C'est d'ailleurs ce que l'auteur a bien mis en avant en choisissant Regan comme narratrice : cette histoire, c'est surtout celle de deux ados d'aujourd'hui qui ont besoin d'exister, que l'on soit transgenre ou sœur de transgenre, que l'on soit dans la « normalité » ou pas... Car le problème demeure le même à cet âge si complexe : trouver sa voie et être soi.
Si ce n'est quelques longueurs, le style est agréable et le récit habilement mené avec des flash-back réguliers qui nous permettent de revenir sur les premiers signes visibles de Louna en Liam. Les personnages sont émouvants et complexes.
C'est une histoire d'aujourd'hui qui permettra de sensibiliser les lecteurs, jeunes et adultes, à la question des transgenres.
