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Critique de c.brijs


Pour soustraire les siens à la folie meurtrière de la guilde noire, Melkaridion, le patriache des Dolce, la dernière famille de magiciens au monde, les envoie à travers le réseau des puits magiques... Eparpillés à travers le temps et l'espace, chacun a un rôle à tenir dans le combat qui s'annonce. Les Dolce devront non seulement sauver leurs vies mais également l'avenir de l'humanité car, la fin du monde, tel qu'on l'a connu, est proche !

Voici donc le 2e volet des aventures des Dolce, la dernière famille de magiciens au monde ! Une famille bien sympathique qui tire sa magie de la nature.
Dans ce tome, leurs membres se retrouvent, bien malgré eux, séparés... Si les parents, Rodolpherus et Mélidiane, sont retournés dans le passé, le premier au Japon en 1923 et la seconde à Londres en 1963; Antonius et Leamedia ont quant à eux fait un bond en avant de seize mois, l'ainé à Paris et la cadette à New York... Pour Melkaridion, le grand-père de mille ans, il n'y a pas de hasard et chacun des membres de sa famille a son rôle à jouer. Et il y a du pain sur la planche: retrouver et protéger les grimoires qui détiennent les cinq secrets...

Cette séparation spatio-temporelle des personnages permet une multiplication des récits et le maintien du suspense. Lorsqu'on pense toucher au but avec l'un des personnages, on change de lieu et de décor pour en suivre un autre. Ce découpage très ciné maintient la tension à son paroxysme jusqu'au bout, toutes les pièces ne s'emboitant qu'à la fin.

Aux destins des cinq membres de la famille Dolce s'ajoutent également les parcours de plusieurs personnages secondaires ainsi que la sortie de l'ombre des méchants qui approchent à grands pas de leur but ultime: asservir le monde.

Rien de neuf me direz-vous ! Oui et non ! L'originalité de Frédéric Petitjean est qu'il colle au plus près de l'actualité et des travers de notre civilisation qui scie la branche sur laquelle elle est assise... L'auteur donne un éclairage nouveau aux plaies qui s'abattent sur notre société: crises économiques, catastrophes naturelles, soulèvements politiques, révolutions culturelles, etc.. Tout est ici fomenté par la guilde noire qui a pignon sur rue grâce à la philantropique Association 18.

Petit extrait choisi:

"Cette crise économique mondiale que nous avons provoquée nous a permis de racheter nos concurrents. Les banques qui n'ont pas voulu se soumettre ont plongé. Les pays qui ne nous ont pas suivis se sont engouffrés dans leur dette jusqu'à perdre leur autonomie. L'industrie s'est effondrée et, mieux encore, nous nous apprêtons bientôt à effacer les souvenirs et les mémoires en numérisant toutes les archives. En temps voulu, il suffira d'un simple clic pour faire table rase. Nous avons tout privatisé, même les religions. Nous avons créé les maladies et leurs médicaments, noué un cercle fatal qui unit l'industrie chimique, les pesticides et les laboratoires pharmaceutiques. Nous stoppons les conflits mais vendons les armes pour les relancer. Nous entretenons l'instabilité, cultivons l'angoisse, et forgeons une peur désormais acquise en laissant les discours communautaires et extrémistes dominer. Nous provoquons les pandémies, régulons la natalité et injectons de futures maladies à ceux qui se croient vaccinés. (...) Nous avons accéléré le réchauffement de la planète et brisé définitivement la chaîne alimentaire. le monde, son argent, sa nourriture, ses croyances, sa terre et ses entrailles nous appartiennent."

Le projet "Underground" (dont je vous laisse découvrir les tenants et les aboutissants) qui me paraissait quelque peu farfelu dans le 1er tome gagne ici en crédibilité. On se surprendrait presque à se dire: "Et si c'était vrai...".

Quant aux personnages, ils gagnent tous en profondeur même si certains sont davantage mis en avant que d'autres. C'est notamment le cas de Rodolpherus qui résiste à la tentation et se montre d'une fidélité sans faille envers son épouse. Tout au long de ce tome, il n'a de cesse de réunir les siens. de nombreuses zones d'ombre entourent encore son enfance et laissent augurer de nouvelles révélations dans le tome 3. le personnage de Virginie Delondres dont Antonius est tombé amoureux n'a pas non plus révélé tous ses secrets. Quant à Leamedia, l'ado rebelle du tome 1, elle quitte progressivement ce rôle pour assumer son statut de magicienne. Les Dandrige, les amis humains des Dolce, ont également leur rôle à jouer... du côté des méchants, on va aussi de révélation en révélation...

De manière générale, ce tome est plus mature que le premier. Aux présentations des personnages a succédé la plongée dans l'action. Face à l'urgence des événements, les caractères se révèlent et les émotions sont exacerbées. On a ainsi droit, par exemple, a deux pages sans tabou qui relatent la première fois d'Antonius et Virginie. Se glissent également quelques touches d'humour avec, par exemple, des références à Harry Potter ou au thriller de Michael Jackson. Par contre, petit regret, les références musicales sont un peu moins nombreuses... Difficile, il est vrai, à la fois, de sauver le monde et de parler de musique !

Vous l'aurez compris, ce deuxième volet offre une intrigue bien ficelée et une galerie de personnages plus intéressants les uns que les autres. de plus, comme l'auteur dissémine, de-ci de-là, quelques pistes pour la suite, on n'a qu'une envie, lire le tome suivant, tome que l'auteur est en train de rédiger !

Un conseil, consultez régulièrement son blog afin de découvrir en primeur quelques pans de l'aventure des Dolce...

Enfin, pour les fans, une info de taille : une adaptation ciné est en cours de développement aux Etats-Unis! YES!!!!

Merci à Masse Critique pour cette lecture!
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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