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Critique de Cancie


Dans son premier roman Ce qu'il faut de nuit, Laurent Petitmangin, dans un style simple mais percutant, montre comment un jeune, dont le destin semblait tracé peut dévier de sa trajectoire et sa vie basculer sans que rien ne le laisse prévoir.
En Lorraine, un père élève seul ses deux garçons, la « moman » est morte après trois ans de maladie, de chimio et d'hospitalisation, à l'âge de 44 ans. Fus, appelé ainsi depuis ses trois ans, car passionné de fuβball est l'aîné, Gillou, lui n'a que dix ans. Quant au père, il travaille à la SNCF et se rend toujours à la section où il constate tout de même qu'il vient de moins en moins de monde.
Difficile d'élever seul ses deux enfants, mais il reste optimiste : « La vie ne m'avait pas fait trop de cadeaux, mais j'avais deux gaillards qui s'aimaient bien. Quoi qu'il arrive, l'un serait toujours là pour l'autre. »
Mais voilà que Fus en grandissant va se retrouver à soutenir des idées que son père ne peut admettre et la relation entre les trois hommes va s'en retrouver totalement modifiée.
Avec une très grande sensibilité beaucoup de finesse et de talent, Laurent Petitmangin décrit à merveille comment des destinées d'hommes se construisent et comment des accidents de la vie, des croisements, des rendez-vous manqués, des incompréhensions, des silences, des non-dits, le hasard aussi, souvent, façonnent les individus et les embarquent sur des chemins sur lesquels ils n'auraient jamais dû se retrouver.
Il brosse des portraits justes et émouvants, parfois durs, des trois protagonistes sans oublier de décrire le cadre qui les entoure et de fait, en partie responsable de leurs engagements. La relation entre ce père et ses deux fils et celle entre les deux frères relèvent d'une très grande psychologie.
J'ai beaucoup apprécié cette écriture simple, très juste et par là même très convaincante.
L'auteur aurait pu facilement être très caricatural. Au contraire, il nous appelle à plus d'écoute, plus de tolérance, sachant que nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade peuvent rapidement bifurquer.
Quant à la chute, même si elle pouvait s'avérer prévisible, elle m'a beaucoup touchée et émue aux larmes par sa forme.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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