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Critique de Florel


L'année dernière, j'ai tenté de lire un livre sur le travail (dont j'ai complètement oublié le titre), paru chez Flammarion. Ça n'avait pas été une grande réussite. Celui-ci n'est pas plus une réussite quand bien même je l'ai trouvé plus accessible, plus intéressant ; mais je vais être franche je l'ai trouvé très inégal. J'ai décroché souvent et apprécié régulièrement.

Ce que j'en ai néanmoins retenu est très intéressant, étant donné que l'auteur part de la préhistoire jusqu'à nos jours pour offrir au lecteur un panorama sur la valeur travail, tout en combattant les clichés/idées reçues que certains peuvent avoir sur les époques. Comme notamment l'âge préhistorique qui serait une sorte d'âge d'or avant l'aliénation de l'homme par le travail, qui irait de pair avec le progrès ou encore la civilisation. Or, comme le montre l'auteur, l'homme préhistorique ne fondent sans doute pas une civilisation en tant que telle, mais il a néanmoins cherché à améliorer son quotidien avec des outils, donc il y a bien l'idée du progrès et de travail.

Bien évidemment, ce livre n'est pas seulement une succession d'étape progressiste dans le travail pour arriver à aujourd'hui. Même si évidemment Olivier Grenouilleau parle de la machine qui aliène l'homme, plus qu'elle ne le libère. En effet, ces pages parlent également des approches philosophiques du travail qui change ou se télescope selon les périodes. D'un malheur divin depuis Eve et Adam, à un devoir divin (après tout la Bible regorge de travailleurs et travailleuses), et sociétal car il faut bien manger, s'habiller, se loger, sans oublier l'ordre qu'il permet, le travail a toujours était matière à réflexion.

Mais dans cette manière de le penser, l'historien - qui a fait un remarquable travail de recherche sur des textes bien divers (on y verra autant Weil, que Calvin ou encore l'historien Moses I. Finley) – montre, que plus que la manière de le condamner ou de l'encourager, les hommes ont souvent hiérarchisé le travail. Qu'il soit manuel ou intellectuel, pour soi ou encore pour autrui, servile ou patronal, on se rend compte que personne ne le voit de la même manière sur le temps long de l'histoire. Par exemple, lors d'une lecture de Master je me souviens que dans un livre de Moses I, Finley le travail plus noble était relié à Athéna quand celui plus sale, plus servile était lié à Héphaïstos. Ici, si l'humanité admet que le travail est nécessaire pour vivre, les moines de l'époque médiévale font de leur travail spirituel le meilleur. Sans doute pour cela que le haut du panier de l'église souvent issu de l'aristocratie, laissait aux frères lais le dur labeur. A travers la réflexion sur le travail, on voit aussi cette vision dichotomique du riche et du pauvre, du vilain et du noble.

Cependant, interroger le travail, c'est aussi interroger l'idée de repos que l'église cadre, le temps de loisir qui aliène l'homme autrement ou encore le droit à la paresse qui selon Lafargue rend à l'homme corvéable son humanité. C'est interroger pareillement le travail et son but, le travail et son changement, etc. etc...

En résumé, c'est un bon livre accessible mais pour ma part il me faudra une nouvelle lecture pour reprendre les passages qui m'ont rebutée.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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