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Critique de Biblioroz


Michel Peyramaure, auteur très prolifique, est un admirable conteur d'histoires et si ce roman est destiné à la jeunesse, je peux vous affirmer qu'il peut passionner bien au-delà d'une petite dizaine d'années. Il nous offre une véritable évasion en pleine Préhistoire, dans le Périgord Noir, au coeur de la vallée de la Vézère. La plume restitue parfaitement la beauté de notre langue et des lieux, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui les enfants de douze ans et plus se délectent de ce genre de roman. Dommage car ils enrichiraient leur vocabulaire, partiraient à l'aventure dans un monde disparu depuis des millénaires, camperaient dans une grotte avec Ayud et Awah, deux adolescents d'une tout autre époque !
Ils se confronteraient dès la première page à un troupeau de boeufs musqués dont l'odeur portée par le blizzard n'a pas trompé Chaab. La tribu avait faim depuis des jours et des jours et Chaab, meilleur chasseur, ne devait pas les décevoir. Il doit s'attaquer au chef de la harde mais, alors qu'il pense l'avoir terrassé, il se retrouve projeté par la corne de la bête.
Le sachet de pierres magiques pendu au cou du blessé, les herbes du vieux guérisseur, les diverses invocations aux Puissances n'ont pas suffi. Chaab meurt mais est-ce vraiment de ses blessures ? le vieux sorcier en doute et craint la prophétie d'un jeune Toloo qui brigue sa place. Ce dernier n'a pourtant aucun pouvoir ni aucune puissance magique mais il a le soutien du chef, une brute autoritaire et cruelle.
Accusé de la mort du chasseur, déchu de son statut de guérisseur, le vieux sorcier s'enfuit avec Ayud et Yawa, fils et fille de Chaab, vers la Montagne aux Ours, un immense plateau balayé par des vents incessants où aucune peuplade ne se risque à y vivre. C'est un lieu hostile où les hommes s'y livrent de temps en temps à quelques affrontements puisque qui dit hommes dit guerres et combats. Cette contrée, aux allures de steppe, est en revanche parcourue par nombre de troupeaux de chevaux sauvages, boeufs musqués, mammouths et colonies d'ours. Fuyant les hommes de leur tribu, ils font le choix de vivre parmi les bêtes.

Nos jeunes d'aujourd'hui sentiraient dans ce roman animé, les froids extrêmes qui sévissaient sur notre sol puis la saison des Rennes et celle des Moustiques. Ils verraient passer les hordes de chiens sauvages, canines acérées, les bisons faisant trembler la terre, et rencontreraient un homme, parmi les mammouths. Mais comment un humain peut-il faire alliance avec ces mastodontes ?
Dans la grotte, sûrement celle de Rouffignac, l'art s'éveille et les mammouths sont immortalisés par un jeune qui fuit la haine et les combats.
Être courageux était la première qualité à acquérir et c'est en se confrontant à un ennemi, dont la haine est reçue dès la naissance en ignorant son origine trop lointaine, que les jeunes garçons doivent exercer leurs forces. La guerre est là pour ne pas s'amollir lorsque ce n'est plus la saison des grandes chasses ! Ne pas perpétuer un besoin de vengeance serait un affront que les Esprits ne pardonneraient pas. Ayud sera alors tiraillé entre les croyances et haines ancestrales et une envie de paix entre sa tribu, celle des Grandes Falaises, et les Hommes Jaunes, ennemis depuis des générations. Mais rien n'est simple et le danger se profile davantage du côté des hommes que du côté des bêtes imposantes.

Cette aventure préhistorique a ce petit goût indéfinissable des livres de mon enfance. Quelques décennies de plus n'enlèvent rien au charme et à l'attrait de ce genre de lectures même si visiblement les hommes étaient déjà très bêtes, intolérants et cruels !
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