AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tiptop92


Joseph Peyré - le chef à l'étoile d'argent - 1933 : 1915 profitant de la guerre qui fait rage en Europe le Sahara se soulève et la plupart des tribus berbères rentrent en dissidence. le chef à l'étoile d'argent est un sous-officier légendaire, un nomade et un guerrier comme ses hommes qui le vénèrent. Avec son escouade il va parcourir le désert, combattre, marcher et souffrir. C'est une histoire virile qui se déroule dans des paysages désertiques oppressants et exigeants. Complètement imprégné dans l'ambiance le lecteur ressent à chaque page l'aridité des conditions de vie des soldats, le sens de l'amitié et de l'honneur de ces indigènes engagés pour la France. C'est un monde brutal mais noble parfaitement décrit par Joseph Peyré écrivain oublié mais qui mériterait largement d'être réhabilité au vu de ce texte et de quelques autres. Alors que le vent et le sable balayent sans discontinuer les grandes étendues dorées, les hommes qui parcourent le désert sont comme des marins perdus, fétus de pailles sur l'interminable océan de sable accrochés sur le dos de leur méhari comme autant de naufragés agrippés à des débris de bois. Et pourtant pas un ne reculent devant les épreuves. La fatigue et la soif s'effacent quand après des jours et des nuits dans cette antichambre de l'enfer les hommes retrouvent la trace de ceux qu'ils poursuivent. le Brazidec couronné comme un saint de son aura légendaire porte cette étoile d'argent comme un étendard. Il n'en a que faire du confort du foyer dans lequel Fatoum sa jeune épouse arabe devance entre chaque mission tous ses désirs. Ce militaire de carrière ne s'épanouie que dans les interminables chasses à l'homme contre les trafiquants d'armes ou les tribus récalcitrantes à l'autorité républicaine. le drame montera jusqu'à l'attaque du fort Polignac par les rebelles et la résistance désespérée des tirailleurs et autres goumiers malgré le manque de vivres et le scorbut qui frappe la garnison. Il se dénouera pour le chef à l'étoile d'argent dans les tranchés de Verdun loin du soleil et de l'air sec du Maghreb français. Ce livre opaque pour beaucoup doit pourtant être lu. Il est le témoignage d'une époque perdue ou l'homme passionné de grands espaces pouvait encore faire corps avec le désert et les éléments. Car malgré la connaissance du terrain, aucune solitude ne sera jamais aussi grande que celle du bédouin parcourant l'immensité sans fin de ce ciel inversé … une belle désespérance
Commenter  J’apprécie          16313



Ont apprécié cette critique (160)voir plus




{* *}