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Critique de Loupiotenpapier


Chère Victoire,
Misérable fut ta vie et cruelle fut ton destin. C'est la conclusion à laquelle j'aboutie en terminant Victoire La rouge de George de Peyrebrune.
Et nous pouvons presque faire un lien de sororité entre l'autrice et son personnage tant l'oubli dans lequel est plongé cette autrice semble également bien cruel et injuste. Un énorme merci à @antastesialit pour avoir braquée les projecteurs sur cette femme de lettres de la fin du 19ème siècle.
Victoire est marquée par la malchance dès l'enfance – abandonnée dès sa naissance, elle sera le jouet innocente et inoffensive de la malveillance des hommes et de la brutalité de la pauvreté.
Victoire est pauvre et limitée, mais elle souhaite bien faire. Elle est loyale, bêtement fidèle, et acharnée au travail. Elle ne connait rien d'autre, ne sait rien faire d'autre, son imagination est limitée, sa capacité de penser est quasi-inexistante. Malgré tout, sa soif de vivre et son désir d'être heureuse sont plus forts que tout. Jusqu'à la dernière et horrible trahison.
Quel personnage et quelle histoire ! C'est simple, c'est direct et pourtant c'est fort. Nul besoin de misérabilisme, nul besoin de dépeindre un personnage féminin pieux et bon, non ! L'autrice ne tombera pas dans les travers d'une vision déformée de l'héroïne féminine, Victoire est presque sauvage et animale – elle est primaire. Elle ne cherche pas à attirer notre sympathie ni à susciter la pitié. L'autrice ne fait que décrire la réalité crue : une pauvre jeune femme qui subira mille méchancetés, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, ne rêve que d'un bonheur simple.
Avec un doigté précis, l'autrice a construit son roman avec maîtrise – c'est presque haletant et on ne peut s'empêcher d'espérer tout le long du roman que Victoire trouve enfin l'apaisement.
Une écriture sans fioriture et pourtant tellement belle. La fin est une épiphanie et m'a bouleversée ! Ce livre doit donc trouver sa juste place : dans les étals de nos grands classiques français.
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