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Critique de llamy89


Chooga Pines a vu naître Gloria, Mercy, Hope Merriman "Gloire, Pitié, Espoir". le papa "avait eu la main lourde". Pas de chance, affublée d'un strabisme, de santé fragile dès la naissance, la gamine fût gratifiée d'un surnom vachard par les fillettes de l'école : Soeur Bigleuse !

De vilain petit canard, la jeune Gloria va devenir cygne : Miss Floride quelle revanche sur ses petites tortionnaires. Il n'y avait guère qu'avec Ben qu'elle était bien, à parcourir la mangrove, se crotter à la pêche aux écrevisses bleues. Soeur Bigleuse intrépide déjà, montait aux arbres plus vite que les garçons !

Des bleus, Gloria en a assez pris enfant ! alors lorsque G.Grayson, magnat immobilier du Miami huppé, l'enveloppe d'un Ma Chérie sucré, dans une vie de sultane privilégiée, elle se laisse porter.

Réveil brutal pour Ma Chérie. Fauchée, amies disparues, bébé à venir, vont la ramener à la mangrove, honteuse de devoir croiser le regard d'un père bucheron qui la considère comme la "poule" d'un homme marié. Gloria s'est perdue !

L'auteure nous permet de la voir grandir, prendre enfin sa vie en mains sans la confier à un homme, qu'il soit photographe ou escroc. Miss Bigleuse enfouie pendant des années va remettre Gloria sur les rails. Une rencontre va lui faire prendre conscience de la brutalité du quotidien de son époque -ségrégation, après guerre de Corée- des difficultés de vivre de ceux qui l'entourent désormais.

Vous vous dites encore une histoire romanesque, ce serait extrêmement réducteur ! Les héroïnes de Laurence Peyrin, Gloria comme Maggie, sont ancrées dans leurs sociétés, montrent que les femmes les ont fait évoluer. Des suffragettes comme Émily Davidson à Rosa Parks, toutes ont ouvert un monde des possibles.

Ma chérie apprend la difficulté de s'affranchir d'un avenir écrit, prend conscience de la réprobation de la bien-pensance, face à la mixité raciale comme pour Jack et Rose Merriman obligés de s'exiler dans un village reculé pour vivre leur amour. Ils auraient dû nommer leur fille Victoire car pour une descendante de Séminole épouser un Américain blanc était mal toléré.

Gloria ne se laissera pas imposer ses choix, ils s'imposeront à elle comme des évidences.

Laurence Peyrin a un style très cinématographique, je n'imagine pas qu'elle ne soit pas adaptée un jour.

Elle est une conteuse particulièrement douée : faire naître des images, des émotions, donner corps à des personnages fictifs de telle sorte qu'ils ne vous quittent plus, c'est chaque fois sa réussite.

L'histoire contée est l'occasion d'entrer dans une époque, choisie pour sa symbolique, portée par la destinée de femmes dont l'Histoire a fait des "héroïnes" devenues inoubliables à l'image d'Erin Brockovich-Ellis ou Rosa Parks.

Ce roman a été un rendez-vous réussi. Merci à Laurence Peyrin pour ce nouveau coup de coeur !
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