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Gros pavé, mais assez vite lu, il n'y a jamais plus de quatre image par page, quelques illustrations pleine page, les couleurs sont rares, presque toute l'histoire semble être en noir et blanc et quelques rares couleurs viennent parfois nous surprendre au coin d'une page, elles apportent un changement de rythme, d'interprétation, appuyant certains aspects pour troubler le lecteur, les niches à oiseaux jaune, un pantalon rouge…
Fany visite un musée, on la découvre en train de regarder une reconstitution de scène de guerre. Puis elle prend la route et se réfugie dans un camping, hors saison, il n'y a que le gardien, un vieux couple et un bûcheron. Fany semble en fuite, dans sa vie d'avant quelque chose semble s'être cassé, éclaté, déchiqueté, démembré, comme cette scène de paysage après la bataille.
il y a beaucoup de silences dans cette histoire, de choses qui ne peuvent pas sortir, les surfaces de lavis gris semblent absorber tous les bruits, comme la neige, le vent, seul le chant des merles vient troubler cette torpeur glaciale.
C'est un récit très austère, à la limite du rebutant. Évidemment, on va finir par découvrir pourquoi Fany se trouve là, et les autres êtres perdus du camping aussi. C'est un récit dur, toujours sur le fil du rasoir, sensible et fragile, à chaque instant, tout peut s'écrouler, on sent que quelque chose va lâcher. Ce style si froid, les traits épurés, les regards vides, les blancs et les gris austères, tout cela nous fait entrer dans une ambiance d'une grande intensité dramatique, presque rien pour nous tenir en haleine, nous faire trembler, nous attacher à ces personnages qui eux, ne peuvent plus s'attacher à rien.
L'austérité du style, la froideur du récit nous offrent une lecture très marquante.
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BD vantée par ma bibliothécaire et se trouvant hors de ma zone de confort.
Sujet délicat : la gestion du deuil. La BD s'ouvre sur un tableau représentant une scène de fin de combat, d'où le titre, avec une femme de dos tenant une valise.
Le style épuré, très épuré, le dessin simple minimaliste, peu de détails, essentiellement en noir et blanc, de grandes cases et surtout très peu de textes. Déroutant au départ, j'ai bien compris que c'est un choix des auteurs, du coup le peu de texte et les quelques touches de couleurs prennent une tout autre dimension.
L'histoire de Fanny, cette femme brisée, en fuite d'elle même, de sa douleur. Elle se cache dans un camping en plein hiver sous la neige, une autre petite couche d'epuré. Elle côtoie un vieux couple, un bûcheron renfrogné et le gérant du camping. Chacun cache sa misère sociale, affective ou pécuniaire, sa solitude, ses projets avortés.
Une histoire difficile de part son sujet et intéressant grâce à son traitement si particulier.
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De l'étonnement, devant cette si belle étrangeté.
Très peu de mots, on s'en accommode vite.
Du gris, du gris et paf! Un peu de couleur !
Je suis surprise, décontenancée,
pas sûre de saisir cette histoire.
Ce n'est plus un problème, j'avance dans
ce parcours graphique très particulier.
Vous avez dit bizarre? Ça se pourrait..
Un ou deux dessins par page ,
sur lesquels l'oeil ne peut que s'arrêter.
Prendre le temps de goûter ces traits.

Fany, est immobile devant un champ de bataille,
une tuerie où ça dégomme à coups de sabre.
Elle est là ,au musée, fascinée par ce tableau.
Puis elle prend le taxi pour "le camping du ruisseau "
où elle loue une caravane.

Elle pénétre alors un univers où vivent
quatre autres laissés-pour-compte.
Chacun sa merde, sa solitude, ses secrets et ses peines.
Chacun ses fantômes, ses cauchemars et ses lubies.
La précarité a fait choisir ce mode de vie à certains.
Un peu de curiosité des uns
pour les autres, mais peu d'échange .
Une cohabitation silencieuse et tranquille.

C'est rectiligne, très gris ou alors blanc de neige.
C'est ailleurs, loin de tout.
Des pans du passé sont dévoilés timidement.
La neige tombe et les éfface.

Un très bon moment de lecture.






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Complètement déroutée par le peu de texte dans cette BD mais émerveillée par cette histoire.
Cela se lit comme une promenade. On y voit de jolies choses, de moins belles, amusantes, frappantes.

Et on peut la relire et y voir d'autres choses qu'on n'avait pas vues les fois précédentes.

Quel talent, une histoire avec peu de mots et tellement d'émotions.
Je comprends pourquoi ce prix.



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Une lecture que je ne risque pas d'oublier : un roman graphique très sombre, dans des tons noirs/gris/blancs essentiellement ... afin de coller à l'état d'esprit du personnage principal, Fany Ducat. Elle fuit, sa vie, sa réalité, son mari et surtout le deuil qu'elle a du mal à faire.
Ses petits pas de progrès sont marqués par quelques touches de couleur.
Un roman touchant et plein de poésie.
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Sujet plus que délicat. Gros pavé. C'est chargé niveau atmosphère tant par la neige que par les émotions des personnages. Scarnario atypique. Dessin magnifique purs. Faut être en forme pour le lire sinon vous risqué de les rejoindre au camping à faire un puzzle et manger du lapin.
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L'histoire tient en peu de mots. Une femme a perdu sa fille, victime d'un accident de la route, alors qu'elle se promenait en vélo avec son père. La femme quitte le foyer familial pour se retirer - après avoir passé de longues heures dans un musée devant un tableau de bataille aux corps déchiquetés - dans un camping-caravaning isolé. Y vivent un gardien, un couple de retraités, un bucheron. Pour la femme la douleur est lourde, le temps du deuil long. Peut-être y a-t-il là un parallèle à faire avec le format épais et lourd de ce roman graphique (plus de 200 feuilles non paginées). Eric Lambé et Philippe de Pierpont ne dessinent que deux ou trois vignettes par page, souvent silencieuses. Un geste est appuyé, ou une attitude, un regard. le dessin est très économe en traits, noir et blanc et lavis gris, quelques touches de couleurs de ci de là pour illustrer un paysage ou un élément de nature, et probablement aussi indiquer que petit à petit la femme reviendra à la vie et au choix à faire.
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Très beau roman graphique.
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L'enfer, c[e n]'est [pas toujours] les autres
Étonnant objet que ce Paysage après la bataille… le synopsis est simplissime : une femme (Fany) visiblement très secrète vient louer une caravane dans un camping isolé. Elle y reste pendant quelque temps (quelques semaines, mois ?), entourée d'une toute petite poignée d'autres personnages avec qui elle ne parvient que difficilement à établir un contact : quel est donc le secret qui semble la ronger, que fait-elle ici, comment sortira-t-elle de cet enfermement intérieur ? Autant de questions qui trouveront peu à peu des réponses au fil des (nombreuses) pages de cet album.

Les dialogues sont quasi inexistants, d'une part parce que Fany n'est pas en mesure de communiquer, d'autre part parce que les auteurs font la part belle aux impressions, aux vues d'esprit : il y a sans doute bien des cases, voire des pages entières, que je n'ai pas comprises car elles enchaînent des images venues de l'imagination de Fany, de ses souvenirs, etc., mais l'important n'est pas de tout comprendre ; Paysage après la bataille exige du lecteur un certain lâcher-prise et, dans le même temps, une véritable disponibilité, un état d'éveil et d'ouverture.

Il est agréable de voir qu'une maison d'édition comme Actes Sud laisse encore autant de liberté à certains auteurs, car cet album est tout sauf économe : d'une à quatre cases par planche maximum, sur plus de quatre cents pages, cela peut paraître beaucoup si l'on s'en tient au synopsis... mais il faut sans doute bien tout cet espace, tout ce temps laissé à chaque dessin pour créer l'atmosphère voulue. Paysage après la bataille risque d'ailleurs de décevoir celles et ceux qui, pour quelque raison que ce soit, ne parviendraient pas à entrer dans son rythme lent, dans cette ambiance à la fois éthérée et étouffante dans laquelle Fany évolue. Encore une fois, l'histoire n'est pas importante, en tout cas pas primordiale : tout se joue dans les silences et dans les images qui parfois se répètent tel un disque rayé, parfois s'entrechoquent, se mangent les unes les autres (et tout ça sans jamais qu'un dessin n'empiète physiquement sur une autre case, c'est assez fort).

Par ailleurs, Actes Sud a choisi de faire ici un bel objet, avec des pages couleur (même si on a principalement affaire à des beiges, des sépias et des gris), un papier de qualité, une belle reliure et une couverture cartonnée bien épaisse : le tout est très réussi.
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Pour ceux qui hésiteraient encore à comprendre que la bande dessinée est une forme d'expression à part entière, qui ne peut être remplacée ni par le cinéma ni le roman, en voici la preuve. Ici, c'est par l'évocation visuelle si intense, que l'on ressent les ambiances et la vacuité du récit. le texte n'omet pas l'image, l'image ne se substitue pas aux textes… Cette histoire forte, émouvante, nous est racontée dans une tonalité graphique très particulière, un peu comme si l'économie du détail renforçait le sentiment de dénuement et de solitude intime que rencontre le personnage principal.
Je vous invite à ne pas chercher à connaître le sujet de ce livre, mais plutôt à le découvrir à travers sa mise en image si maîtrisée, magnifique. C'est beau. Ici nous atteignons les hauts degrés de la perfection…
Prix : Fauve d'Or d'Angoulême 2017
Lien : https://www.mediatheque.mc/h..
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