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Critique de Tandarica


Mes poèmes préférés sont les brillantes parenthèses de la préface, comme "Soldats de plomb..." qui évoque brillamment la guerre et comment elle est socialement entretenue ou "Tant ai-je contemplé ton corps" dont le sujet est, bien entendu, la passion amoureuse.
Parenthèses, parce que Ion Pillat est considéré en Roumanie et en France comme un poète de facture classique, qu'on pourrait presque comparer à Théophile Gautier: un amour du classicisme, avec beaucoup de références à la Grèce antique par exemple, mais aussi des écarts (pour Gautier, penser à "Mademoiselle de Maupin", en particulier certains passages de la préface, ou à "Albertus"). Bref, je ne poursuivrai pas le parallèle jusqu'à la thèse, surtout que l'homme a étudié à Henri IV et est sans doute le seul à avoir fait rimer quelque chose, mais je ne veux pas trop en dévoiler, avec "Francis Jammes", auquel il fut souvent comparé.
Comme beaucoup de jeunes gens de sa génération et de héros romanesques de l'époque (de mémoire Demian chez Hermann Hesse ou Léniot chez Valéry Larbaud), Pillat est rapidement passé aux travaux pratiques : campagne de Bulgarie puis Première guerre mondiale, ce qui lui valut d'être durablement marqué par la mort, sujet récurrent, parfois à la limite de la misanthropie. Pour un classique, la forme est très variée, la poésie populaire roumaine aidant, comme la soif de dépaysement de l'auteur toujours inassouvie. C'est ainsi qu'on trouve cette forme rare surtout en Roumanie qu'on appelle le monostiche : des poèmes d'un seul vers qui se rapprochent parfois sous la plume de Pillat des "cimilituri", ces devinettes roumaines issues de la littérature populaire : "Jaillissant des vagues, l'écume blanche s'est mise à voler" ("Mouettes", p.28). Si vous voulez connaître la réponse à "Il a serré le bleu dans ses bras et le berce toujours", vous savez où la découvrir...
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