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Critique de Lespetiteschroniquesdemarie
Hérodote, le célèbre « père de l'Histoire », anime à la télévision l'émission Grande réforme du Bac et de programmes scolaires, qui porte, ce soir-là, sur la géopolitique. Cette discipline fait l'objet de discussions depuis son apparition dans la vie intellectuelle, vers la fin du XIXᵉ siècle. Pour tenter d'expliquer cette notion, Hérodote convie sur son plateau plusieurs théoriciens de renom à présenter à tour de rôle leurs théories : Friedrich Ratzel et sa théorie du Lebensraum, André Chéradame et la dénonciation de la menace pangermaniste, Rudolf Kjellén et la géopolitique comme partie constitutive de la science de l'État, Karl Haushofer et l'invention du panisme, Alfred Mahan et le Sea power, Halford Mackinder et la théorie du Heartland, Nicholas Spykman et sa théorie du Rimland, Yves Lacoste et la création de la première revue géopolitiqueHérodote, Samuel Huntington et le choc des civilisations, Joseph Nye et le soft power, Zbigniew Brzeziński et l'étude de l'Eurasie (territoire où États acteurs et États pivots se livrent à une partie d'échecs). Pour pimenter le tout, une téléspectatrice commente de façon délicieusement cynique les interventions des invités !
Approche rigolote que celle de recourir à un présentateur-personnage historique, drôle et qui n'a pas la langue dans sa poche, pour expliquer la géopolitique si complexe et si plurielle ! Est-il plus correct de parler de LA géopolitique ou DES géopolitiques ? Vaste débat ! Hérodote passe au crible les diverses théories géopolitiques, toutes illustrées dans cette bande dessinée par des concepts ainsi que des événements historiques : panisme, doctrine Monroe, diplomatie du Big Stick, contexte des guerres d'opium, conflit israélo-palestinien, rôle de la Russie… À travers le regard critique d'Hérodote, le scénariste Vincent Piolet montre également que la géopolitique a pu être l'objet de dérives. En effet, certains théoriciens (stratèges, historiens, géographes, politologues…) l'ont utilisée pour légitimer des conquêtes territoriales et/ou des idéologies nauséabondes telles que le nazisme. C'est pourquoi il faut appréhender avant tout la géopolitique comme une méthode rendant compte du nouvel état du monde et décortiquant les luttes de pouvoir entre plusieurs acteurs : si « la géographie est son terrain de jeu au départ » et apporte des connaissances incitant les pouvoirs politiques à agir sur tels ou tels territoires, il faut aussi « convoquer l'histoire, la sociologie et l'économie pour en comprendre tous les enjeux ». le dessin intelligent, truffé de clins d'oeil et de références, de Nicola Gobbi, illustrateur de l'excellent Rouges estampes, aide à assimiler facilement les différentes théories exposées (André Chéradame est excellent en Spider-Man avec sa fameuse carte toile d'araignée). Mention spéciale aux succinctes biographies de chaque théoricien en fin d'album qui permettent d'avoir un aperçu significatif de leurs travaux.
Un album instructif et humoristique qui met la géopolitique à la portée de tous !
Approche rigolote que celle de recourir à un présentateur-personnage historique, drôle et qui n'a pas la langue dans sa poche, pour expliquer la géopolitique si complexe et si plurielle ! Est-il plus correct de parler de LA géopolitique ou DES géopolitiques ? Vaste débat ! Hérodote passe au crible les diverses théories géopolitiques, toutes illustrées dans cette bande dessinée par des concepts ainsi que des événements historiques : panisme, doctrine Monroe, diplomatie du Big Stick, contexte des guerres d'opium, conflit israélo-palestinien, rôle de la Russie… À travers le regard critique d'Hérodote, le scénariste Vincent Piolet montre également que la géopolitique a pu être l'objet de dérives. En effet, certains théoriciens (stratèges, historiens, géographes, politologues…) l'ont utilisée pour légitimer des conquêtes territoriales et/ou des idéologies nauséabondes telles que le nazisme. C'est pourquoi il faut appréhender avant tout la géopolitique comme une méthode rendant compte du nouvel état du monde et décortiquant les luttes de pouvoir entre plusieurs acteurs : si « la géographie est son terrain de jeu au départ » et apporte des connaissances incitant les pouvoirs politiques à agir sur tels ou tels territoires, il faut aussi « convoquer l'histoire, la sociologie et l'économie pour en comprendre tous les enjeux ». le dessin intelligent, truffé de clins d'oeil et de références, de Nicola Gobbi, illustrateur de l'excellent Rouges estampes, aide à assimiler facilement les différentes théories exposées (André Chéradame est excellent en Spider-Man avec sa fameuse carte toile d'araignée). Mention spéciale aux succinctes biographies de chaque théoricien en fin d'album qui permettent d'avoir un aperçu significatif de leurs travaux.
Un album instructif et humoristique qui met la géopolitique à la portée de tous !
