AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yaena


Dans le pionnier du Nouveau Monde Michel PIQUEMAL aborde un pan de l'histoire peu mis en avant : celle des Colombs français qui traversèrent mille dangers pour rejoindre le Nouveau Monde, c'est-à-dire le Canada. Là-bas tout est à bâtir, une terre vierge où tout semble possible. Notre héros Jacques Baudrier nous raconte son épopée. D'abord la traversée, puis la vie d' « habitant », signifiant travailleur de la terre, et enfin celle de coureur des bois plus connue sous le nom de trappeur et souvent romancée. On pense évidemment au célèbre Davy Crockett. Une aventure qui aurait pu être plus palpitante s'il y avait eu « un peu plus de tout ».

En effet la traversée en bateau est en elle-même une véritable aventure à l'époque où on risque continuellement sa vie, alors certes l'auteur le dit, mais ç'aurait été mieux si je l'avais ressenti. Je dois avouer que je n'ai pas frémi pour ces pauvres Colombs.

Rebelotte pour la vie d'habitant, quelques pages, on sait grosso modo comment ça se passe mais je suis restée sur ma faim.2

L'aspect le plus exploité est finalement celui de coureur des bois. J'ai bien senti que l'auteur essayé de faire ressentir au lecteur la communion avec la nature et le respect pour les peuples indiens mais voilà je suis restée sur le bord de la route. Ça manquait selon moi de descriptions : de la nature, des camps indiens, des forts, des personnages dont on ne sait même pas à quoi ils ressemblent… Résultat, je ne me suis pas attachée aux personnages et cette histoire annoncée comme « possible » dans la préface m'est apparue comme peu convaincante.

Je me dis qu'après tout l'histoire s'adresse aux enfants (mais on ne sait pas quel est l'âge du public visé) et que pour leur rendre abordable l'auteur a opté pour un format court. Admettons c'est une possibilité.

Au-delà de ça j'ai trouvé que l'auteur en faisait des tonnes. J'ai eu le sentiment très désagréable de me faire enguirlander constamment. le récit est ponctué d'un nombre impressionnant de points d'exclamation. le héros, Jacques, s'exprime à grand renfort de « morbleu, sacrebleu, diable, nom d'une pipe, balèche, bon sang, cornes de Satan, saperlipopette, croyez-moi, ciboire, diantre, basté, tonnerre de Dieu, bon sang de bois » et j'en passe, tous suivi de points d'exclamation. S'ajoute à cela l'emploi régulier de fichu ou de sacré devant tout un tas de mot (sacré lac, fichu bonhomme…) certainement pour donner plus de poids au récit et effectivement ça devient lourd.
A force de nous répéter que c'est incroyable le lecteur fini par se dire qu'effectivement c'est peut-être un peu gros.
Et puis le héros qui se morfond d'amour alors qu'il n'a croisé la belle en question qu'à 2 reprises et qu'ils ont échangé en tout et pour tout 2 phrases ça me laisse sceptique.

Mais ce qui m'a vraiment dérangé c'est que ce livre est à destination des enfants, pourtant pour le héros et son pote le souverain remède à tous les mots est : se saouler. Attention pas une petite beuverie, non, on se met la tête à l'envers sur plusieurs jours et on est content en plus! Récompense pour un dur labeur : levée de coude. Remède pour les chagrins d'amour : les noyer dans l'alcool. Se consoler de la perte d'un être cher : picoler pour oublier. Loin de moi l'idée de faire ma sainte ni touche mais quand même je ne suis pas certaine que le message soit l'idéal pour les gamins : Eh les p'tit gars si vous voulez être des durs faut savoir se bourrer la tronche…
Bon en même temps me direz-vous quand j'étais petite j'ai adoré L'île au trésor où l'alcool coule à flot : Yohooo une bouteille de rhum ! Mais le message était différent ici je trouve qu'on valorise l'alcool pour « ses vertus ». En tous cas ça m'a dérangé.

Lecture en demi-teinte donc, j'étais enthousiasmée par le thème, l'histoire était vraiment prometteuse, je m'attendais à partir à l'aventure. D'ailleurs les premières pages sont plaisantes. Peut-être suis-je trop exigeante car l'auteur semble séduire, il a reçu de nombreux prix, a été traduit dans plusieurs langues et écrit pour les enfants depuis plus de 30 ans.

Merci à Babelio et aux éditions Tertium pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          5313



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}