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Critique de Yvan_T


Près de 4 ans après le génialissime premier tome du « le roi des mouches », paru chez Albin Michel, Pirus et Mezzo récidivent chez Drugstore, pour la suite de cet ovni du neuvième art.

Derrière cette couverture assez sobre et intrigante se cache une véritable bombe au niveau scénario et graphisme. Si la couverture est jaunâtre, le contenu est bien noir: sombre, dérangeant, glauque, malsain, envoûtant et parfois morbide.

Le lecteur poursuit son trip en compagnie d'Eric, Damien, Sal, Karine et Ringo. Des petites histoires séparées de quelques pages et des personnages qui se croisent au fil des histoires afin de former un tout très cohérent et abouti. le lecteur suit les délires quotidiens de jeunes paumés, bordés par l'ennui, les plaisirs artificiels, le sexe et l'alcool. Coincés dans la banalité de leurs existences, ils cherchent à s'enfuir via l'alcool, la drogue, les antidépresseurs et le sexe. Magistralement structuré autour de courts récits qui permettent aux protagonistes de se croiser, l'album dresse le portrait assez désespérant d'un endroit que l'on a du mal à localiser. Les maisons et les vêtements font penser aux Etats-Unis, tandis que les références géographiques font allusion à l'Europe.

La narration à l'humour très noir tranche comme une lame de rasoir. Une voix-off qui traduit inlassablement les pensées les plus sombres des différents protagonistes et vient bercer le récit d'un rythme quasi hypnotique. A l'inverse du premier tome, ce deuxième volet qui repose à nouveau sur de longs monologues intérieurs qui ne laissent que très peu de place aux dialogues, souffre de quelques longueurs. le cynisme et la froideur du texte continuent néanmoins de contribuer à l'atmosphère extrêmement envoûtante de l'album. Autre différence avec le tome précédent est l'apparition d'un élément surnaturel en la personne de Damien, qui revient hanter le quotidien et les errances de ses anciens amis. Une apparition assez surprenante initialement, mais que j'ai fini par apprécier au fil des pages.

Le cadrage (face caméra) ajoute un côté malsain et dérangeant à l'histoire. le dessin fait fort penser à la série « Black Hole », les traits sombres et beaucoup de couleurs, mais sans tomber dans le criard. le tout crée une osmose envoûtante qui se dégage de ce microcosme de personnages désoeuvrés et dépourvus de toute morale. le statisme des cases au format gaufrier renforce encore le détachement créée par cette voix-off entre les pensées des protagonistes et le quotidien qui les entoure.

Une oeuvre déjà culte !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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