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Critique de Lucilou


Un roman de cape et d'épée!
En 2021!
O joie! O félicité!

S'il est bien un genre pour lequel j'ai un peu plus qu'un faible, c'est bien celui-là! Depuis "Les Trois Mousquetaires" bien sûr, et depuis "Le Bossu", "Cyrano de Bergerac" et "Les Pardaillan".
Quoi de plus délicieux que ces romans, ces histoires feuilletonnantes où les complots et les vieux châteaux côtoient les cavalcades et les spadassins de la pire espèce, où l'on tire l'épée comme on dégaine nos téléphones portables aujourd'hui, où les héros ont le courage chevillé au corps et au coeur, où L Histoire est un écrin qui offrirait ses plus beaux décors au cinéma après avoir eu la mainmise sur l'imagination?
C'est bien le XIXème siècle qui fut le plus prolixe en la matière et, soyons honnêtes, le roman de cape et d'épée est un peu tombé en désuétude. Heureusement, il y a eu le cinéma... et la littérature jeunesse qui en plus eut l'idée de faire porter les bottes, la cape et l'épée à des héroïnes au caractère bien trempé et foutrement courageuses! de leur faire délaisser leur jupons et leur cour de foutriquets pour les grands chemins de l'aventure et le galop des chevaux.
Je garde ainsi en tête "La fille de d'Artagnan" pour le cinéma et pour les livres "Mademoiselle Scaramouche", ma chère (Lady) Oscar de Jarjayes et surtout, surtout la fière Ermengarde de Samantha, l'héroïne bien trop méconnue d'André Hodeir ("Les Aventures de la Chevalière" et "La Chevalière et le Panache Blanc") dont j'ai lu et relu les aventures jusqu'à en user les livres jusqu'à la corde!

Alors forcement, quand j'ai entendu parler d'"Olympe de Roquedor", je n'ai pas pu faire autrement que de craquer (ce n'est jamais de ma faute si ma maigre fortune passe de vie à trépas dans les librairies, hein!).
Un roman de cape et d'épée, fut-il estampillé "jeunesse" ne se refuse pas.

Olympe a seize ans. Orpheline, elle vient de passer quatre ans au couvent dont on vient enfin de la sortir pour la marier avec un bellâtre aussi peu engageant qu'un jeune cadre du RN.
Ce mariage, Olympe n'en veut pas et nul ne pourra l'y contraindre. Profitant d'une embuscade et d'un orage, elle parvient à échapper à ses geôliers, déguisés en chaperons pour la circonstance. La voilà libre, seule et traquée sur les terres hostiles d'un seigneur cruel et celles plus hostiles encore des Loups de l'Azeillan. La jeune fille n'a qu'un objectif: rejoindre Roquedor, le château de ses ancêtres. Son château qu'on essaie de lui dérober.
En chemin, la flamboyante Olympe rencontre Décembre, un vieux soldat borgne et taiseux dont le passé semble bien mystérieux et Oost, un jeune homme timide et l'air fragile. Cet improbable trio que l'affection finira par unir, tout comme l'admiration et un rien de rébellion, va se lancer à corps perdu dans la reconquête de Roquedor et de sa liberté.

Certes, certes l'intrigue du roman n'est pas des plus originales, tant elle a fait sienne les codes du genre, mais ce n'est ni désagréable (au contraire) ni un problème.
En effet, l'histoire demeure prenante, rythmée et bien construite. Romanesque en diable, elle n'est toutefois pas sans finesse ou réflexion, proposant notamment des personnages attachants et bien campés. Olympe est à cet égard une héroïne moderne, féministe, intelligente et on ne peut plus sympathique. Ses comparses ne sont pas en reste et j'ai un faible pour Oost et le comte de Saint-Mesme.
Par ailleurs, le roman est aussi fort bien écrit. Les dialogues sont enlevés, particulièrement réussis et convaincants et m'ont rappelé tantôt la verve d'un Molière ou d'un Rostand ou l'énergie d'un Dumas.

Un délice que cette lecture, une aventure trépidante, c'est peu dire qu'à la fin de l'envoi, Jean-Philippe Arrou-Vignod touche.








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