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Critique de Chouchane


De son expérience tragique, Sylvia Plath crée une poésie dont l'esthétique provoque en chacun de nous des bouleversements profonds qui vont chercher ce que l'on cache. Ses poèmes sont une fenêtre sur le monde intérieur, sa douleur et sa folie et nous autorisent à être nous-même fous, souffrants, coléreux et passionnés. Les images y sont magnifiques, pleine de vie et même d'humour, la mort est là pour fournir les demi-tons de noir et les contrastes « Toi… douillet comme un bourgeon et content comme un hareng dans de la marinade … sautillant comme un haricot mexicain ». Traversé par les thèmes du suicide, de la perte du père, de la mort, Ariel est plus facile à comprendre quand on connaît la vie de Sylvia Plath. Sa poésie s'enracine dans son vécu intime, notamment dans l'expérience de la perte de son père qui meurt lorsqu'elle a 8 ans. Douée et bipolaire, Sylvia alterne l'allégresse et la profonde détresse tout ceci en écrivant sans cesse de la poésie. Après une tentative de suicide à 20 ans, elle obtient une bourse d'études pour une prestigieuse université en Angleterre. Elle y rencontrera Ted Hugues dont la poésie est déjà reconnue. Après leur séparation, elle se suicide, elle a 30 ans et deux enfants. Ce recueil est écrit durant l'année qui précède son suicide. Il retrace sa passion amoureuse pour Ted « amour, amour voici venue ma saison » et la détresse prémonitoire qui la conduira à la mort « je n'ai que trente ans … Voici la mort numéro Trois. Quelle blague d'anéantir chaque décade ». On y retrouve aussi l'image obsédante des camps de concentration « Un train, un train qui m'entraîne comme un juif. Un juif à Dachau, Auschwitz, Belsen » et de l'horreur de la guerre de 40 qui l'interroge sur les origines allemandes de son père « Tu n'es pas Dieu mais une swastika si noire qu'elle étouffe le ciel ». Tout est puissant chez cette belle femme blonde souriante et suicidaire.
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