AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zoe


Zoe
17 octobre 2010
Tout le monde semble s'accorder sur le fait qu'Edgar Allan Poe serait l'inventeur du roman policier. Impossible donc de faire l'impasse sur ses premières nouvelles policières !

Double assassinat dans la rue Morgue (1841) est non seulement la première nouvelle policière, mais c'est aussi le premier mystère en chambre close. Et son héros, Charles Auguste Dupin, est le premier personnage de détective amateur. Pour cela, parce qu'il a inventé un genre et des motifs qui ont été beaucoup repris, on ne peut que tirer son chapeau à Edgar Poe. Néanmoins cette première nouvelle m'a paru particulièrement laborieuse. Elle s'ouvre sur un long exposé théorique sur l'art de la déduction qui passe par des réflexions sur le jeu d'échecs, les dames, le whist, etc. Il s'ensuit une longue présentation de Dupin, un ami français du narrateur, qui aurait justement un esprit de déduction particulièrement affuté. Puis nous on en arrivons enfin à l'affaire policière. Rue Morgue à Paris, deux femmes, une mère et sa fille, sont retrouvées mortes chez elles. Rien n'a été volé. Elles ont été tuées de manière particulièrement violente : l'une a été étranglée et jetée dans la cheminée, l'autre a été égorgée et presque décapitée au rasoir avant d'être jetée dans la cour intérieure de l'immeuble. Les voisins ont entendu des cris et particulièrement deux voix qui n'étaient pas celles des deux femmes : la voix grave d'un français et la voix plus aigüe d'un étranger dont on ne parvient pas à établir la nationalité. Mais le plus mystérieux dans l'affaire est que la porte de l'appartement des deux femmes était fermée de l'intérieur. Là encore, les témoignages des voisins nous sont exposés de manière vraiment laborieuse et répétitive. Naturellement l'enquête de police n'aboutit pas. Dupin découvre l'affaire dans la presse et le narrateur obtient du préfet de police, qu'il connaît personnellement, l'autorisation pour Dupin et lui-même de se rendre sur les lieux du crime. Bien entendu Dupin va réussir là où la police avait échoué. L'identité du coupable est plus que surprenante. Au moment de sa révélation, je n'ai pu m'empêcher de me sentir un peu escroquée par l'auteur, mais j'ai été également amusée par ce coupable au profil original. C'est donc une nouvelle qui m'a arraché au début quelques bâillements d'ennui mais aussi à la fin quelques sourires.

L'action de la lettre volée (1845) démarre beaucoup plus rapidement que celle de Double assassinat dans la rue Morgue. Dupin semble être devenu un expert reconnu, car le préfet de police vient lui demander conseil. Quelqu'un a dérobé une lettre dont il use pour faire chanter la personne à laquelle elle était adressée. On sait que la lettre est cachée à son domicile, mais une perquisition très poussée de la police n'a pas permis de la retrouver. Les policiers, à l'insu du propriétaire des lieux, sont pourtant allés jusqu'à démonter les pieds de table, les montants des lits, chercher dans les rideaux, les tapis… mais la lettre est restée introuvable. Là encore, il va suffire à Dupin d'une visite chez le maître chanteur pour retrouver la lettre. Celle-ci était tellement en évidence qu'elle avait pu passer inaperçue aux yeux des policiers. Cette deuxième nouvelle m'a moins surprise que la précédente, sans doute parce que c'est un tel classique, auquel on fait si souvent référence, qu'on a l'impression de la connaître avant de l'avoir lue.

Ces deux nouvelles m'ont donc bien intéressée, mais sans m'avoir enthousiasmée, comme l'a fait par exemple le chien des Baskerville que j'avais trouvé étonnamment moderne. Ces deux nouvelles, certes plus anciennes, sont aussi beaucoup plus datées. Mais j'ai refermé mon livre un peu moins inculte et même un peu émue d'avoir assisté à la naissance d'un genre.
Lien : http://deambulla.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}