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Critique de ClubEdgarPoe


Prospero ne croit pas à la religion des hommes. Pour échapper à la Mort rouge, il se retranche dans une abbaye fortifiée, en fait condamner les portes et invite une série de convives pour attendre des jours meilleurs en festoyant. Visiblement, Poe s'est amusé en décrivant le décorum. Chaque paragraphe nous vaut la présentation d'une pièce tapissée d'une couleur unique et qui fait suite aux précédentes, amenant les tons à se succéder en passant du bleu à la pourpre, du vert à l'orange, du blanc au violet avec, tout au fond, celle qui suscite un effroi inextinguible, puisque entièrement recouverte de noir, illuminée par une lanterne rouge teinte sang et où trône une horloge qui égrène les heures, toutes impériales de beauté et correspondant à la perfection aux désirs du maître des réjouissances, frissonnant à la seule idée de manquer à ses devoirs d'hôte et de ne pas être capable de subvenir aux besoins de ses invités. A nouveau, l'auteur devance les questions du lecteur : « L'abbaye fut largement approvisionnée. Grâce à ces précautions, les courtisans pouvaient jeter le défi à la contagion. le monde extérieur s'arrangerait comme il pourrait. En attendant, c'était folie de s'affliger ou de penser. le prince avait pourvu à tous les moyens de plaisir. Il y avait des bouffons, des improvisateurs, des danseurs, des musiciens et le Beau sous diverses formes. Il y avait surtout du vin et la sécurité. » Lorsque le bal s'ouvre avec un faste incroyable, Prospero aperçoit une silhouette qui lui est inconnue : un étranger revêtu d'une robe qui s'apparente à un linceul. Il lui demande de décliner son identité et ce dernier refuse. Il ordonne alors aux gardes de s'en emparer, mais personne ne bouge. Vexé, il exhibe sa dague et tente de le poignarder. S'engage ensuite une folle poursuite à travers les locaux. Arrivé dans la dernière pièce, l'intrus se retourne et laisse apparaître ses traits sous un masque horrible qui ressemble à un crâne. Foudroyé par ce qu'il vient de voir, Prospero s'écroule. Quant aux participants de la soirée, ils tentent de châtier le visiteur et de lui arracher son déguisement. Stupeur, les tissus ne contiennent aucun corps et laissent la place à un vide inexplicable. A cet instant, ils comprennent qu'ils ont affaire à la Mort rouge et meurent dans d'atroces souffrances, jonchant le sol d'hémoglobine gluante. La nouvelle se conclut avec ce paragraphe court : « Et la vie de l'horloge d'ébène disparut avec celle du dernier de ces êtres. Et les flammes des trépieds expirèrent. Et les ténèbres, la ruine et la Mort rouge établirent sur toutes choses leur empire illimité ».
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