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Critique de Marchal____


Un soir, trois soeurs mettent fin aux années de sévices subis en assassinant leur père. Cela se passe en Russie, en juillet 2018, et ce fait divers, s'il a tenu en haleine tout un pays et a fait trembler tout également la jurisprudence, l'opinion publique russe et les conservateurs, il a aussi profondément touché l'autrice de ce texte, Laura Poggioli.

Laura Poggioli a, sur les conseils de ses professeurs, choisi pour troisième langue le russe, ce qui l'amènera des années plus tard à aller habiter un an là-bas, découvrir et tomber en amour avec le pays. Sont-ce les traces de l'histoire, le tempérament d'un peuple, la littérature, la langue, la culture ou les rencontres qu'on y fait, qui font qu'on tombe amoureuse d'un pays qui n'est pas le sien ?

Un soir d'été 2018, trois soeurs assassinent leur père. L'autrice part du fait divers et de ses suites juridiques, de sa couverture médiatique, pour revenir sur une histoire de la violence intrafamiliale, celle vécues par les trois soeurs, celles vécues par les femmes russes, aujourd'hui et par le passé, celles vécues par les femmes de sa propre famille, celles qu'elle a elle-même vécues.
Ce texte fait la démonstration de l'importance du récit des vies des autres, et ce qu'il peut déclencher de la guérison collective : en tirant le fil du regard que peut porter une femme française et russophone sur cet événement et ses racines, "Cette affaire a également été cathartique pour moi, tant elle me guérissait de mon rapport aux hommes".

La forme, qui mêle souvenirs personnels, reprise d'éléments de l'enquête, romancisation de la vie intime des trois soeurs, peut déstabiliser. Les aller-retours entre l'affaire, ce que l'autrice en sait et ce qu'elle en reconstitue sous forme de fiction, son propre vécu, servent le projet du texte, mais je ne suis pas sûre d'avoir adoré. J'ai apprécié le portrait de la société russe, fière, comment l'autrice s'y est sentie bien, son regard sur "le tempérament russe" et sa lecture de la défiance russe par rapport à l'occident.
J'ai pu apprendre des choses, sans pour autant tomber à la renverse : une lecture ambivalente, somme toute.
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