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Critique de 4bis


Un roman qui ressemble aussi à une enquête journalistique, un documentaire. Mêlant les souvenirs de ses quelques mois passés en Russie quand elle était étudiante avec les circonstances qui ont précédé le meurtre d'un homme par ses trois filles, Laura Poggioli tisse les liens de la violence domestique, de ce que sont l'intimité, l'humiliation, le poids des histoires familiales et des systèmes qui débride la brutalité. C'aurait pu être hasardeux, ces parallèles autobiographiques. Et ça ne l'est pas. Comme une invitation à comprendre l'universalité des traumatismes malgré la particularité de chacune de ces histoires, de chacune de ces cultures. Bien sûr, désormais la Russie n'est plus seulement belliqueuse à l'intérieur de ses frontières et les sévices que son armée exporte en Ukraine font résonner un peu plus gravement encore la réflexion que contient Trois soeurs. Il y a quelque chose de tragique à sentir tout un peuple prisonnier d'une violence qui, si elle n'est jamais consubstantielle, imprègne tellement les relations qu'elle paraît impossible à canaliser. Pourtant, le parallèle qui est fait avec la manière dont bons nombres de foyers français, (d'associations ou d'églises, là c'est moi qui rajoute) ont pu être le lieu d'abus montre qu'un moment advient où ce qui paraissait systémique n'est plus acceptable, que la société dans son ensemble a le pouvoir de se réformer. A condition de détenir toujours la liberté d'expression, de s'informer à des sources fiables, de recevoir une éducation solide et ouverte de disposer de son corps librement ... c'est un autre débat...
Quoiqu'il en soit, aussi dur qu'il soit, j'ai beaucoup aimé ce récit tant dans l'originalité de sa forme que pour la subtilité et la justesse des questions qu'il pose.
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