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Critique de AudreyT


Une nuit d'août 2018, dans un petit appartement de la chaussée Altoufievo, dans la banlieue nord de Moscou, un homme meurt. Il succombe aux coups de couteau, de marteau, aux gaz d'une bombe poivrée, donnés par ses trois filles. Les soeurs Khatchatourian ont mis fin à des années de violences, d'humiliations, de privations avec ce geste irréparable. C'est parce qu'elles n'ont jamais trouvé une main tendue pour les aider, un adulte responsable pour les retirer de ce foyer destructeur, qu'elles ont écrit leur propre fin de l'histoire…

Bien au-delà d'un simple fait divers, le roman de Laura Poggioli est une véritable plongée dans la société intime russe. Cette histoire glaçante, insoutenable, reflète l'injuste et triste image de la femme au sein de nombreux foyers de ce pays.

« S'il te bat, c'est qu'il t'aime »… Voici le proverbe qui se murmure, qui se faufile, qui s'impose. Un homme qui frappe, qui humilie, qui asphyxie, n'a rien d'exceptionnel. C'est aux femmes d'endurer et de se taire. Alors l'histoire des trois soeurs déclenchent le débat, et le combat.
Il y a ceux qui clament leur innocence. Ce n'est qu'un cas de légitime défense. Et il y a ceux qui crient à la préméditation, qui ne voient qu'une justice illégitime.

Mais les faits sont là. Krestina, Angelina et Maria ont appelé à l'aide. En silence, lorsqu'on soignait leurs hématomes à l'hôpital, mais aussi avec leurs mots quand elles suppliaient que leur père ne revienne pas à la maison…

Symbole de corps épuisés par les coups, par les cris, par la peur et la honte, elles sont avant tout un cri de courage et les ailes blessées d'une liberté qu'on a volé…

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